Plusieurs années après les événements du Soulèvement de Persépolis. Laconia règne sur les 1300 systèmes des portails. Le Haut-Consul Duarte veut préparer l’humanité pour la confrontation avec ceux qui ont détruit les ingénieurs de la protomolécule, il y a plus d’un milliard d’années. Sa fille Teresa, quant à elle, se prépare à porter le fardeau que constitue l’ambition divine de son père. Mais avant cela, elle va devoir se protéger de bien des secrets au sein même de son palais. Et James Holden, qui y a été fait prisonnier, n’y sera qu’un danger de plus. Pendant ce temps-là, l’équipage du Rossinante, privé de son capitaine, mène un courageux combat d’arrière-garde. Les souvenirs de l’ancien ordre semblent désormais lointains. Et pour affronter les horreurs qui résident entre les mondes, la bravoure et l’ambition ne seront peut-être pas suffisantes…
La Colère de Tiamat est, de loin, le meilleur roman de la série. Tous les défauts de la série sont toujours présents, mais ses qualités les éclipsent brillamment. L’écriture manque de rythme, mais le récit est beaucoup plus vivant, les péripéties et les rebondissements se succèdent, l’action prend enfin toute son ampleur. Le roman mêle habilement intrigues de palais, stratégies de la Résistance face à un Empire galactique, batailles de croiseurs stellaires, et la recherche de réponses aux mystères posés par les concepteurs de la protomolécule et ceux qui les ont exterminés.
C’est passionnant, voire haletant par moments, et on a l’impression que la série entre enfin dans l’âge adulte : certains personnages principaux vont mourir, y compris parmi les gentils, et sans qu’ils soient atteints d’une maladie incurable ou de blessures fatales comme dans les tomes précédents, et si nous avons toujours droit au traditionnel méchant psychopathe qui va mal finir, il passe au second plan au profit de personnages beaucoup plus complexes.
Bien sûr, il y a toujours des incohérences et des ellipses, une traduction et une relecture affligeantes (on est très heureux d’apprendre qu’un personnage fait la grâce matinée). Mais avec cet avant-dernier tome, The Expanse devient enfin la série qu’elle aurait toujours dû être. Il est dommage que ça soit l’avant-dernier, justement.
James S.A. Corey : La Colère de Tiamat – 2019
Originalité : 4/5. Tout ce qui fait le caractère unique de la série prend enfin toute son ampleur.
Lisibilité : 4/5. Plus (+) de rythme, plus de vie, plus de plaisir.
Diversité : 4/5. Ça part dans tous les sens, pour le meilleur.
Modernité : 3/5.
Cohérence : 4/5. En net progrès également.
Moyenne : 7.6/10.
A conseiller si vous êtes fan des précédents…
https://olidupsite.wordpress.com/2023/10/14/the-expanse-tome-8-la-colere-de-tiamat-james-s-a-corey/