Parmi les figures iconiques de la littérature de fantasy, l'auteur Gleen Cook y tient une place particulière, puisqu'il est réputé pour avoir démarré, avec son cycle des Annales de la Compagnie Noire, l'édifice de la dark fantasy.
Pourtant, la genèse de ce sous-genre, réputé pour ses univers sombres et ses personnages torturé entre lumière et ténèbres, puise ses origines dans des récits bien plus anciens que l'apparition même de la fantasy : après tout, les horreurs cosmiques de Lovecraft ne sont-elles pas de parfaits exemples de fantasy sombre ? Et que penser des continents cauchemardesques imaginés par Clark Ashton Smith ? Et enfin, Moorcock ne posait il pas déjà une profonde réflexion sur la complexité entre Bien et Mal avec son cycle d'Elric ?
Mais trêve de recherche à qui détient la paternité de ce genre, car ce qui nous intéresse ici, ce sont bel et bien ces célèbres Annales, qui nous sont racontés par Toubib, responsable de de la retranscription d'un pan de l'histoire d'une des plus anciennes compagnies de Mercenaire : la Compagnie Noire.
Qu'importe qui les mande pour effectuer une guerre, la Compagnie répond présent : pas de Bien et de Mal, mais simplement l'envie d'honorer les contrats et de se battre sur tout les fronts, ainsi est leur credo. Ainsi, quand les forces du Mal se réveille d'un long sommeil, avec à leur tête la mystérieuse Dame, et qu'elles désirent les services de la Compagnie pour écraser toutes traces de rébellion sur leurs terres, une histoire de 40 ans se lance.
40 ans à suivre les déconvenues de guerriers bravant les éléments et les créatures magiques, 40 ans de campagnes militaires infernales, 40 ans à perdre compagnon sur compagnon...
40 ans précisément, car au bout de cette durée, il y a le passage d'une comète prophétique, annonçant la fin du règne du Mal...
Mais est-ce ainsi que les choses doivent se passer ? La Rose Blanche, figure de vertu censée annihiler le Mal à sa source, existe-t-elle vraiment ? Et quel rôle aura la Compagnie Noire dans ce destin ?
// AVIS SUR LE TOME 1 //
Le premier volume de cette épopée littéraire nous met directement dans le bain, sans préambule : nous sommes ainsi jetés au côté de la Compagnie Noire et de Toubib comme si nous lisions, finalement, un extrait d'une Annale.
Glen Cook ne prend ainsi pas son lecteur par la main, et l'emmène dans un univers sombre et poisseux, où les personnages évoluent sur des nuances grisâtres.
La narration explosée pourra faire peiner le lecteur à entrer dans l'univers, mais passé les trois premiers chapitres, les bases sont posées et l'on entre sans peine dans une narration sobre mais efficace, où les jeux de pouvoirs vont bon train.