Tolkien est mou du genou ...
Loin de moi l'idée, par ce titre, de dénigrer l'immense œuvre de Tolkien, dont je me suis délecté à la lecture.
Mais force est de constater que l'approche du maître des anneaux parait fade et molle comparativement au coup de savate effectuée par Glenn Cook à ce genre littéraire qu'est la fantasy. Si Sergio Leone, au lieu de traiter des garçons de vaches à chapeau mou, s'était intéressé aux magiciens, aux bêtes magiques et aux trolls, pour sur, il aurait tourné la Compagnie Noire. Dans ce cycle fantastique, on suit les tribulations d'une compagnie de mercenaire, dont la seule raison de vivre est la survie, et qui se donne au plus offrant, au gré des évènements et des « employeurs ».
L'originalité des œuvres de Glenn Cook se situe dans le traitement, façon carnet de bord, tenu par l'analyste de la Compagnie. Les premier opus sont rédigés par Toubib, le médecin de la compagnie. Les anales qu'il tient raconte les évènements selon son unique point de vue, certaines batailles ne sont que des bribes selon ce qu'on lui a rapporté, les évènements auxquels il participe directement sont décris avec plus de minutie, même s'ils n'ont pas de lien vraiment tenu avec le fil conducteur de l'histoire.
L'histoire, elle suit un fil assez simple, mais agrémenté par tout un tas d'évènements qui viennent piquer ce fil, faisant passer le lecteur dans les remous de la politique de l'empire et les vicissitudes d'une compagnie qui se demande quel est le bon camp. Car recrutée par un des « asservis » de la Dame, puissant sorciers soumis par la dominatrice, la compagnie va devoir faire front contre le « front de la liberté », les rebelles, tout en servant de pion dans les querelles entre les asservis, avant la « grande bataille finale » qui décidera qui de la rébellion ou de la Dame prendra le dessus.
Et la fantasy dans tout cela ? Il y a des sorciers, aux pouvoirs magiques aléatoires, certains puissant, volant sur des tapis, d'autres beaucoup moins, qui œuvrent dans le subterfuge. Il y a des animaux magiques, des dictateurs enterrés, des rebelles sournois, le bien et le mal se différencie selon que l'on se trouve dans un camp, ou dans l'autre, et il y a surtout une ambiance, crasseuse, haletante, qui vous attrape à la gorge dès les premières lignes, et qui ne vous lâche pas une fois le bouquin terminé ...
Rassurez vous, le cycle complet s'étale sur 13 opus, que j'ai prit grand plaisir à lire, et à relire, en espérant que d'autres vont suivre ... Ils sont annoncés, c'est déjà une bonne chose ...
« Il n'y a pas de méchants qui se proclament tels, seulement des régiments de soi-disant saints. Les historiographes des vainqueurs décident de quel côté sont le bien et le mal. »
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