Prix Goncourt 1933, grand prix des Meilleurs romans du demi-siècle, le dos de couverture ne lésinait pas sur les recommandations.
Autant ma lecture fut laborieuse, autant ma critique sera rapide. Le contexte historique, qui relate un morceau d'histoire du Kuomintang mené par Tchang Kaï-Chek en 1927, m'intéressait a priori. La structure du livre, très découpée, alternant les protagonistes, est plutôt vivifiante, surtout compte-tenu de son année de publication. Et quelques chapitres vers la fin du roman sont vraiment méritoires, comme ceux décrivant la mise à mort des cellules communistes ou la politique coloniale française.
Mais, et il y a grand Mais, André hésite au niveau style entre le roman Nous Deux, le pompeux et le pré-existentialisme de comptoir. La psychologie des personnages est particulièrement ratée. Difficile de s'émouvoir pour les destins de ces symboles incarnés, trop souvent distants et caricaturaux. Le pire, à mes yeux, étant l'intention de l'auteur, aussi nébuleuse que les vapeurs d'opium, et ses réflexions distillées au gré des chapitres, qui s'avèrent d'une banalité affligeante. Ce qui, j'insiste, rend la lecture vraiment difficile.
Mon agenda étant déjà bien chargé, et ayant dépassé ma dose prescrite de "Romans qu'il faut absolument lire mais en fait non", je me vois dans l'obligation de cesser toute collaboration avec Monsieur Malraux.