Authentiquement beau et insignifiant

Peu de livres m'ont laissé autant l'impression d'une telle beauté, douce et insipide à la fois.
Je ressors de cette lecture aussi ému que j'ai le sentiment de m'être égaré en prenant le temps de la lecture.
Comme un voyage aux sublimes paysages qui touchent le cœur autant qu'ils nous pressent à passer à une autre destination.

Je ne doute pas de l'intérêt d'écrire un livre intimiste.
Coucher par papier ses sentiments et ses idées peut être très productif pour sa propre vie.

Mais pour être attrayante, il faut alors que l'oeuvre présente des aspérités.
Ce n'est pas le cas de la "Confusion des peines".

Sans vouloir faire offense à Laurence Tardieu, sur un créneau proche de celui de Delphine de Vigan ("D'après une histoire vraie"), son livre parait bien fade et incroyablement dérisoire.
En un mot, là où la romancière blonde passe pour une révoltée incandescente,
la brune héritière est froidement bourgeoise.

Et pourtant l'écrivaine a des qualités certaines.
L'écriture est fluide,
Les mots sont justes,
Les scènes faciles à visualiser.

Mais au final, le propos - le silence familial - ne décolle jamais.
Et la déclaration d'amour d'une fille reste sous la chape de la piteuse situation de son père, la morne corruption d'un dirigeant de la CGE...
Dommage...