Si vous passez de mornes journées, si votre quotidien est plombé par quelques pensées négatives, si toutes les forces de l'univers se sont liguées contre vous et que votre moral est au plus bas, « La conjuration des imbéciles » vous redonnera le sourire.

Tout livre a une histoire, et l'histoire de celui-ci n'est pas gaie, ce qui lui donne encore plus de valeur. Son auteur, John Kennedy Toole, était un avant-gardiste de l'écriture dont le talent n'a été reconnu que 12 ans après sa mort. Son manuscrit, refusé partout, lui a fait croire qu'il était un écrivain raté et s'est suicidé à l'âge de 32 ans. Il a du son succès posthume à la combativité de sa mère, persuadé de la viabilité de son manuscrit, qui a finalement suscité l'intérêt d'un écrivain, et ce dernier, convaincu du génie de l'auteur, a publié le livre. Un an plus tard, en 1981, « La conjuration des imbéciles » décroche le prestigieux Prix Pulitzer. Une belle revanche !

La Conjuration, c'est l'histoire d'un homme, que dis-je, un surhomme, un génie, Ignatius J. Reilly, un envoyé de Dieu sur terre pour remettre tous ces mécréants dans le droit chemin et montrer à la terre entière l'extraordinaire médiocrité dans laquelle elle est tombée et semble se complaire.

Ignatius est persuadé d'avoir la classe ultime au point de se permettre de faire le donneur de leçon pour tout et à tous. Car il a la science infuse. Du moins le pense t-il. Car réellement, Ingnatius est un être glauque, imbu de sa personne, suspicieux, manipulateur, et surtout, ridicule au possible. Et lorsqu'il est dans son tort, sa rhétorique alambiquée et sa mauvaise foi réussissent à le rendre ridiculement sympathique. Ses travers puants de suffisances finissent par nous plaire, c'est là le comble de la perversité manipulatrice d'Ignatius, dont les aventures rocambolesques se finissent aussi stupidement qu'elles ont commencées.

Ecris au début des années 60, le style, le phrasé, sont on ne peut plus moderne. Trop moderne pour l'époque peut-être, car si John Kennedy n'avait pas commis l'irréparable, il y a fort à parier qu'il aurait put être le chef de file d'un mouvement littéraire fort et audacieux qui aurait sûrement imprimé sa marque dans le monde du livre.

C'est un moment plaisant, agréable, et divertissant que la lecture de « La conjuration des imbéciles », que je recommande à tous ceux qui voient la vie un peu trop en gris.
Underwriter
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le 25 sept. 2010

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