La Conjuration des imbéciles par Floore
Un ami à qui j'avais prêté ce roman ("Lis le, lis le viiite!") m'a dit "Ah nan j'ai pas aimé, j'ai trouvé le personnage trop antipathique". Mais mais....?? (J'ai envie d'écrire wtf? mais je me contiens)
La conjuration des imbéciles, c'est un peu ma bible. Au point que j'ai fait mon mémoire de master sur le thème Ignatius, antihéros descendant de Don Quichotte etc.
Bref, pour moi Ignatius Reilly est un personnage révolutionnaire. Il est odieux, et effectivement le style de la narration est à son image, mais je pense que c'est là toute la magie du livre. On oscille entre incrédulité, fou-rire, dégoût et admiration devant tant de sublime parce que tout de même, Ignatius a la classe. Parce que même dans les situations les plus absurdes il reste plein de morgue.
Il respire le ridicule, la prétention, l'anachronisme mais il est terriblement intelligent, et je garde un souvenir impérissable de ses tirades colériques, de ses pamphlets dans ses cahiers Big Chief. Même s'il se trompe de cheval de bataille (d'où le parallèle avec Don Quichotte et ses moulins...). On s'amuse beaucoup mais il y a malgré tout une (petite) part de tristesse dans cet antihéros, due à son inadaptation, son anachronisme d'où découle visiblement sa peur des autres et de l'inconnu.
Que dire de son univers, des autres personnages, de Mancuso, ou de mon idole Miss Trixie? Il faut aimer l'excès et le grotesque, sans doute, pour pouvoir apprécier le roman.
J'aurais vraiment aimé pouvoir lire d'autres oeuvres de John Kennedy Toole!
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