Une soutane peut en cacher une autre

Après un passage dans les rues de la capitale (La Curée, Le Ventre de Paris), Zola revient dans la petite bourgade de Plassans, fief des Rougon-Macquart déjà présenté dans le 1er volet de la saga (La Fortune des Rougon) dont cet ouvrage prend la suite, quelques années plus tard.

Comme dans La Fortune des Rougon, les manigances politiques occupent une place centrale dans le cheminement du récit. En effet, La Conquête de Plassans s’articule autour de l’arrivée de l’Abbé Faujas, prêtre bonapartiste, envoyé par de mystérieux dignitaires parisiens à la reconquête de la ville, tombée entre les mains des légitimistes.

Zola parvient ainsi à dresser une intrigue pleine de rebondissements, animant des personnages attachants, se métamorphosant au fur et à mesure des messes basses, des alliances et trahisons. Le rythme du récit est beaucoup plus rapide que le volume précédent, le romancier s’attardant moins sur les passages descriptifs du cadre et des acteurs (qui participent cependant du charme du Ventre de Paris).

La Conquête de Plassans est alors une critique subtile du clergé politique, personnifié par le personnage de Faujas, ainsi que de l’hypocrisie des acteurs de l’Empire.

On se serrait la main, sur le derrière des maisons, dans les jardins, tout en se dévorant, sur les façades.

Enfin, Zola choisit de développer le thème de la folie comme fil rouge de l’œuvre, en s’appuyant sur le personnage d’Adélaïde Fouque, et en l’incarnant par un lieu, la maison des Tulettes, régulièrement évoqué tout au long de l’histoire.