Cette oeuvre dérivée du célèbre jeu vidéo de Capcom est une simple novélisation du matériau d'origine.
En soi, elle n'a donc que peu d'interêt - si vous avez déjà joué au jeu vidéo, vous connaissez l'histoire; si vous n'avez pas joué au jeu vidéo, l'adaptation est trop médiocre pour remplacer l'expérience vidéoludique.
L'écriture est sans style particulier, monotone - sans être lourde cependant. Elle s'avère efficace grâce à ses champs lexicaux convenus mais fournis, son rythme maitrisé et ses tentatives de descriptions détaillées, mais les tournures trahissent une traduction de qualité moyenne - à plusieurs reprises on peut même carrément entrevoir le texte original tellement elle est littérale.
Le récit suit de près les évènements du jeu. En revanche, la relative originalité par rapport à ce dernier, c'est le changement fréquent de focalisation; chaque personnage est suivi par le lecteur, et chaque châpitre fait le tour de la situation de chacun des personnages au fur est à mesure de l'histoire. Concrètement, on ne suit pas uniquement l'aventure de Jill ou de Chris, mais bel et bien celle de toute l'équipe des S.T.A.R.S.
Le défaut du bouquin est d'être trop fidèle au support sur lequel il s'appuie. La nature "jeu vidéo" de Resident Evil se fait sentir de manière grotesque lorsqu'il s'agit d'énigmes à résoudre, d'ennemis à vaincre ou encore de la description du Manoir Spencer, qui semble compter plus de corridors que de pièces réelles.
Les pièges et autres passages qui suscitent la surprise dans le jeu vidéo tombent ici à plat, décrits dans un style sans originalité, comme simplement évoqués car ils apparaissent dans le jeu.
Resident Evil - La conspiration d'Umbrella se révèle être un bouquin d'horreur médiocre, principalement à cause de son manque d'identité, son manque de finesse et de style - mais on peut remarquer également qu'il s'agit d'une novélisation fidèle et en ce sens plutôt réussie, qui arrive à instaurer un climat entre ses personnages, une certaine tension, un peu abimée par les surprises qui tombent à plat la plupart du temps. Et ce n'était pas forcément chose évidente, quand on sait que Resident Evil ( le jeu) est réputé pour avoir parmi les pires dialogues pour un jeu de son genre.