Des recherches cinématographiques qui mènent loin, très, ... trop ?

Jonahan Gates fait une thèse en histoire du cinéma sur le metteur en scène allemand Max Castle. Il est de Los Angeles. Il commence par fréquenter tous les cinémas d'art et d'essai de la ville pour arriver à connaître jusqu'au moindre détail technique les oeuvres du maître. Elles se traduisent par leur côté sombre, énigmatique et par une sensualité débridée, à fleur de peau.
Il commence le roman par décrire ses fréquentations du Classic, l'un de ces petits établissements en sous-sol, des plus glauques, diffusant des films intimistes. Et c'est là que la passion du narrateur pour le cinéaste-vedette de ce roman naquit. Et c'est à cette occasion qu'il connaît Clare, la tenancière du Classic, de son vrai nom Clarisse Swann.
Avec cette dernière, il se lie d'une complicité irremplaçable. Ils s'aident l'un l'autre à trouver des films et avancer la recherche sur Castle, originellement Kastell. Leur relation est d'abord professionnelle, puis maternelle, et évolue. C'est la seule véritable femme qui comptera pour notre narrateur.


A partir de cette trame, s'engage une suite d'épisodes rocambolesques, dignes d'un feuilleton à sensations, fourmillant de rebondissements. Les deux protagonistes sont prêts à tout, voler, s'infiltrer par effraction, cambrioler, pour découvrir le moindre détail. J'exagère à peine.


De plus, il est question, même éminemment de cinéma européen et de son interaction avec son homologue outre-atlantique. Il est indiqué en didascalies que certaines expressions sont en français "dans le texte". C'est dire l'intérêt - rare me semble-t-il pour un auteur américain - pour la création européenne, ce que j'ai beaucoup apprécié.


Le narrateur finit sa thèse, Clare se fâche un peu car elle a l'impression qu'il s'agit au moins autant de son oeuvre propre que de celle de son ami-amant.


Il devient universitaire, enseigne et poursuit ses recherches. C'est là que commence le second grand temps du roman. Il se met à voyager pour rencontrer une suite de personnages tous plus hauts en couleur les uns que les autres, un vrai feuilleton.
Et puis, Max Castle ayant été orphelin élevé par un établissement religieux, il se met en contact avec ce réseau chrétien qui vient en aide aux jeunes enfants sans parent. Il y découvre l'incroyable solidarité de ces anciens élèves.
Et c'est là que tout s'emballe. Il tente et finit par percer la doctrine de l'Eglise en question, très ancienne, un peu tombée en désuétude et donc un peu marginale, que je vous laisse découvrir.
Ca nous emmène très loin, très très loin.


Il est amusant que l'auteur dresse en extrême fin d'ouvrage la liste des films de Max Kastell - Castel, imaginaire.


Je ne vous en dis pas plus.


Ce roman m'a passionné pendant trois bons quarts, et tient donc plus longtemps la route que Da Vinci Code. Il m'a davantage tenu en haleine. J'ai passé de très bons moments avec ce livre.
Néanmoins, la fin ne me convainc pas, ne me convient pas : on finit par tomber dans les bas fonds qu'on pressent venir à tout moment, mais desquels on pense toujours que le personnage principal pourra s'échapper, mais il se fait rattraper par un mécanisme dont le titre est évocateur quant à la nature, malheureusement, suis-je bien tenté d'écrire. C'est dommage.


Mais globalement, ce roman reste passionnant. Il a fait un petit peu trop long et est allé un tantinet trop loin.


Je rends hommage à Ludovic S. qui m'a incité à lire ce roman, qu'il aurait très bien pu écrire. Merci à lui, pour ces bons moments passés.
A titre subsidiaire, il s'agit d'un "coup de coeur FNAC".

Créée

le 19 sept. 2018

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