Pour faire un bon roman post apocalyptique, il faut avant tout une bonne atmosphère. En ce sens, la constellation du chien fonctionne bien car on a affaire à un cocktail assez réussi donnant une atmosphère qui lui est propre.
Les personnages pour commencer sont assez réussi. Bangley, un peu caricatural, ressemble à un survivaliste qui n'attendait que l'apocalypse et qui se réalise enfin à travers elle. As de la gâchette (et de la grenade/mine/piège en tout genre), il fait équipe avec Hig, le narrateur. Ce dernier est pilote/poète/pecheur de truite/charpentier. Ils ont trouvé une sorte d'équilibre, où Hig fait des rondes avec son avion pour repérer les menaces (des pillards) et Bangley les repousse si la vue de l'avion ne les a pas repoussé.
Le back ground aussi marche assez bien, surtout en cette période post covid (le roman date pourtant de 2013), on comprend qu'une mystèrieuse maladie a décimé la population, ne laissant que quelques survivant dont certains ne sont pas encore remis.
On suit donc sur la première partie du roman Hig qui fait ses tours de reconnaissance et qui nous entraine au gré de ses pérégrinations dans ces souvenirs du monde d'avant: sa vie d'époux, de pêcheur, de poète et de charpentier. On le voit devoir embrasser la vie de tueur quand Bangley lui confie des missions pour protéger leur petit havre de survie (à défaut de havre de paix). Le tout accompagné de Jasper, le chien fidèle compagnon de Hig sur la terre comme dans son avion.
Cette première partie fonctionne bien, il y a ensuite quelques longueurs dans le milieu du roman quand Hig part en exploration ; alors que la fin est un peu précipité et aurait mérité de plus long moment.
On regrettera quelques défauts, notamment les rôles des personnages féminins quasi inexistants, une erreur grossière de traduction (pour un roman ou le pilotage d'avion est aussi centrale, traduire "i did not copy" par "je n'ai pas copié" est assez lamentable), ou le peu de développement des autres personnages que Hig.
Mais on ressort de ce bouquin imprégné de cette atmosphère, on peut presque ressentir les couleurs ou les odeurs de ces paysages. Et pour un livre post apocalyptique, savoir créer une atmosphère propre et unique est souvent le signe qu'on a pas trop mal réussi son coup.