Alors déjà méfiance, je n'ai pas lu la version dont on a l'illustration ici, mais une autre et cette illustration est mensongère, ce livre ne porte pas sur un convivialité relationnelle (du moins dans un premier temps), ce n'est pas ici que vous pourrez retrouver vos copains d'avant pour fumer des pétards ou essayer de réparer votre relation conjugale détruite...
Non, Illitch se penche sur une convivialité de l'outil industriel en général, convivialité par opposition à productivité (obsession que l'on retrouve aussi bien chez des investisseurs capitalistes que chez les camarades communistes d'après lui).
Remettant à cause ce dogme premier de notre société moderne, Illitch démonte ensuite tous les pans de notre société : vitesse, consommation, éducation...
On retrouve ce défaut de nombreux ouvrages philosophique assénant chaque phrase comme étant acquise et on s'aperçoit en les constestant qu'on devient réac ce qui laisse un preux sentiment de malaise.
Autre malaise qu'est cette fascination passéiste : c'était mieux avant, je veux parfaitement bien entendre que le monde moderne fonctionne mal à bien des égards, mais de là à attaquer l'école, ça devient dangereux, sa manière d'attaquer les mathématiques pour lui préférer l'enseignement parental rappelle un peu ces gens qui aujourd'hui condamne l'école d'enterrer le latin...
Et c'est un point qui me dérange car n'importe qui qui a lu quelques bouquins de sociologie est généralement persuadé qu'il faut faire sauter le verrou familial, donc attaquer l'école revient renforcer la famille ce qui est gênant. Illitch oublie complètement la culture infantile (mais si la TV, Justin Bieber et la TV réalité), mais on lui pardonnera car à son époque elle devait être encore embryonnaire.
Illitch attaque également la médecine, point où l'on sent un certain amateurisme, mais qui là fait tout de même preuve d'une certaine anticipation.
La condamnation de la vitesse, bien qu'évidente est plutôt bienvenue, même si là aussi, elle se fait avec une certaine maladresse : considérer tous les coûts induits d'une voiture pour faire une simple division et voir qu'on arrive à qq km/h relève de la manipulation pure et simple.
En somme donc, Illitch propose une réappropriation de l'outil pour le ramener à une dimension conviviale par opposition à productiviste dont le but exclusif est son usage ininterrompu et il étend dans son texte la définition de l'outil à toutes les habitudes de l'homme moderne.
Point positif et relativement avant-gardiste Illitch détecte la destruction écologique par le monde moderne.
La convivialité est un texte intéressant, pas complètement en accord avec notre époque mais qui a le mérite d'essayer de remettre en cause le système, il ne triomphe pas totalement, mais il propose déjà des pistes intéressantes