Je partage ici une critique de ClovisOrthodoxe sur JVC, de la théorie guénonienne de la Tradition Primordiale
Alors aujourd'hui j'aimerai qu'on s'intéresse à la soit disant tradition primordiale dans l'oeuvre de René Guénon, les erreurs flagrantes, les biais terribles dans la méthodologie de Guénon, et le fait qu'il n'a même as été capable de suivre sa propre méthodologie.
D'abord regardons ces critères selon Guénon dans La crise du monde moderne :
L'antiquité, La tradition est ancienne, d'où l'intérêt particulier du jeune franc maçon pour l'hindouisme. On peut se demander pourquoi il n'est pas allé au bout de la logique en se convertissant à l'hindouisme comme Evola. A la place Guénon choisis la tradition musulmane, car elle serait mieux conservée car plus jeune. Donc le second critère est la conservation celui ci s'oppose au premier de manière frontale dans le sens qu'il met en avant la tradition la plus moderne. D'ailleurs Guénon ici snobe royalement la tradition du Sikhisme qui est une tradition plus moderne dont les origines sont sourcées et non spéculatives comme celles de l'islam, en plus d'être sans doute assez exotique pour lui car proche de l'Inde et du monde islamique. le Sikhisme rempli aussi une grande partie des critères à suivre. On peut cependant se poser des doutes sur la conservation du dogme islamique, par exemple l'idée d'incréation du Coran n'apparait qu'au 9ème siècle et n'est totalement entérinée que quelques siècles plus tard.
L'initiation et les sacrements, Guénon considère aussi que la connexion a Dieu passe par des rites initiatiques avec plusieurs étapes (sans doute un leg de son passé maçonnique), dans un premier temps cette notion s'oppose à l'idée même d'une révélation universelle, au delà de ça pourquoi alors se concentrer sur l'islam, une des seules tradition qui n'admet pas d'initiation en dehors de certains cercles fermés. La shahada est l'antithèse de l'initiation, une simple phrase prononcée par n'importe qui, et rends qui que ce soit instantanément musulman, sans préparation préalable. La même question se pose sur les sacrements, l'islam étant (avec le judaïsme rabbinique du 2ème Siècle) la seule tradition qui n'admet pas de sacerdoce et donc pas de ministre du culte capable d'administrer des sacrements car en lien direct avec Dieu de par son initiation.
L'islam ne répond donc pas à la majorité des critères contradictoires et arbitraires de Guénon.
il suffit d'examiner le soufisme et de la comparer à la tradition hésychaste Orthodoxe pour s'en rendre compte.
Le Christianisme Orthodoxe s'inscrit dans la droite lignée du sacerdoce judéen (voir les écrits de Mimoumi), il admet des ministres du culte, des sacrements, une initiation par les sacrements, le baptême, le catéchuménat ainsi que dans les différents degrés du sacerdoce. Cette initiation est aussi présente dans le monasticisme chrétien avec la tradition des grands schèmes. On sait de par les découvertes archéologiques et philologiques récentes que le septante, texte de référence pour les orthodoxes était utilisée et approuvée par les autorités judéennes pré-chrétienne et que le texte n'a pas été altéré. Quant aux rites, la découverte du Didache et les découvertes archéologiques montrent que l'Église Orthodoxe a conservé la même organisation et les mêmes rites du premier siècle à nos jours. Quant à la tradition Hésychaste Orthodoxe, elle est totalement en cohérence avec la foi orthodoxe et l "Orthodoxie primordiale" de Guénon, grâce à un culte centré sur le cœur vivant de la tradition. La lumière incréée qui nous vient du cœur, le lien avec Dieu et la théosis. Cette tradition est présente dans la Bible et est attestée dès le 4ème Siècle dans l'implantation de monastères. Cette tradition apparaît sans contact préalable avec les mouvements mystiques hindous et donc est cohérent avec l'idée de tradition primordiale.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Hésychasme#Histoire_de_l'hésychasme
Le soufisme en comparaison n'apparaît selon les sources islamiques qu'au 8ème siècle et n'est attesté et organisé qu'à partir du 11ème siècle, donc bien après la conquête de monastères par les musulmans et les ressemblances sont flagrantes pour ne pas considérer le soufisme comme une copie de l'Hésychasme, par exemple l'Hésychasme admet la théose, par le fait d'acquérir le Saint-Esprit qui est Dieu. Mais dans le soufisme, les catégories islamiques n'admettent pas les hypostases, pourtant les soufis essayent aussi d'atteindre la théose et d'être possédé par Dieu, ce qui est incompatible avec leur propre théologie et la raison pour laquelle de nouveaux musulmans les considèrent comme hérétiques, ainsi que la preuve que c'est une "tradition" bâtarde, copiée de l'hésychame chrétien qui évolue hors de ses repères et est donc vouée à se dégrader.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Soufisme#Histoire
Ainsi malgré les critères biaisés de Guénon, l'islam et le soufisme ne semblent pas concorder, alors que l'Orthodoxie Chrétienne matche complètement. Pourquoi alors ne l'a-t-il pas remarqué ? Sans doute à cause de ses propres biais ou de son dégoût de la tradition corrompue qu'est le catholicisme romain, ou par leg maçonnique, ou même par pur exotisme.
Ce manque de cohérence méthodologique et historique est bien exprimé dans l'interaction de son sous-fifre avec les moines de l'Athos. http://esprit-universel.over-blog.com/article-michel-valsan-etudes-et-documents-d-hesychasme-73355668.html
Valsan a été envoyé se renseigner sur l'Hésychasme et a pensé pouvoir entrer au mont Athos en se déclarant musulman et en présupposant que l'Islam est la vérité et que la tradition conservée par les moines de l'Athos serait éventuellement un rejet islamique avec une langue sacrée bien que le soufisme apparaisse quelque 7 siècles après l'Hésychasme. On voit bien un manque de connaissances et un biais islamique dans l'analyse qui ne peut pas mene à une bonne conclusion.
Par contre on peut voir des personnes réellment intéréssées par la méthode que Guénon qui ont compris que l'Hésychasme est réellement la tradition la plus cohérente avec la recherche de la tradition primordiale.
Notamment le Père Séraphim Rose qui s'est aussi adonné aux vagabondages spirituels tournés vers l'Orient avant de se convertir à l'Orthodoxie en découvrant qu'elle est la plus légitime, ancienne et conservée des traditions. Le père Séraphim Rose a également écrit de nombreux ouvrages sur la lutte contre le modernisme, le new age etc, tout en gardant en tête que l'Islam dans sa conception dénuée de sacerdoce et centrée sur une loi civile totalitaire est le premier des modernismes.
https://fr.orthodoxwiki.org/Seraphim_Rose
"Durant ses études auprès d'Alan Watts à l'Académie américaine d'études sur l'Asie (après être sorti diplômé du Collège Pomona en 1956), Eugène découvre les écrits de René Guenon. Les écrits de Guénon incitèrent Eugène à chercher une foi spirituelle enracinée dans une tradition authentique. Gregerson, à cette époque pratiquant dans l'Église orthodoxe russe, a introduit Eugène à Orthodoxie. Au moment où Gregerson choisit de quitter l'orthodoxie, Eugène a été inspiré d'en apprendre plus à propos de la foi. Ceci amena Eugène à prendre la décision d'entrer dans l'Église par chrismation en 1962"
https://www.jeuxvideo.com/forums/42-3005597-60388341-1-0-1-0-tradition-primordiale-et-orthodoxie-chretienne.htm