Je n'avais pas été entièrement convaincue par ma première rencontre avec Tracy Chevalier et sa "Jeune fille à la perle", je le suis encore moins après la lecture aussi laborieuse qu'ennuyeuse de "La Dame à la licorne". Cette récidive, je la dois au challenge PLUMES FEMININES pour lequel je devais lire un roman dont l'action se déroule au Moyen Age, période qui a toute ma sympathie mais pour laquelle, j'en conviens, j'ai un minimum d'exigence.
Mon plus gros reproche à l'encontre de "La Dame à la licorne", c'est le manque de profondeur des personnages. La narration multiple ne fonctionne pas, elle éparpille le récit ; les regards tantôt féminins et masculins des protagonistes sur le déroulement de l'action manquent de nuances d'un individu à un autre.
On sent toutefois la volonté de l'auteure de bien faire et tout ce qui touche au témoignage de l'artisanat des lissiers, cartonniers et artistes qui entrent dans l'art de la tapisserie est bien documenté. Hélas le traitement reste un peu scolaire et la broderie des émotions humaines sur ce canevas ne dessine aucun motif bien précis. Comme dans un tissu aux fils trop lâches, on voit la trame en dessous, et si l'auteur a débuté son roman en tâchant d'emprunter les tournures et le lexique de l'époque, son effort tourne court pour laisser place à des dialogues et à des réactions par trop contemporains qui nuisent à la crédibilité de l'ensemble.
Enfin, le rythme poussif et les scènes sans intérêt qui alourdissent la narration font naître l'ennui et l'envie de lire en diagonale. Un roman qui manque de relief, dommage.