Un brave médecin parisien se réveille un lendemain de soirée, avec gueule de bois (gueula lignea) et oubli total de ce qui s'est passé la veille ; il découvre dans sa chambre une danseuse aussi insolente qu’aguicheuse, qu'il a ramené de chez Maxim, où eu lieu sa beuverie.
A partir de là, rebondissements, coups de théâtres (jeu de mots approprié) et délires en tous genres pendant trois heures (si vous avez le privilège de voir cette pièce au théâtre).
Feydeau est là au mieux de sa forme. Si l'acte I pourra sembler un peu long, les deux actes suivants sont une cascade de comique purement vaudevillesque, comme on savait le faire jadis.
Il faut en particulier recommander la scène de la réception, dans l'acte II, où l'auteur peint avec férocité cette manie des bourgeoises de province de ressembler en tout à leurs consœurs parisiennes, jusqu'à l'absurdité (lesdites bourgeoises prenant la Môme crevette, danseuse issue du Moulin Rouge, comme un pur produit du gratin lutécien).
Bien sûr, la Môme est à la limite du supportable dans l'acte I, et certaines répliques ont un peu vieillies ("... tandis que le Pape !… je suis bien sûr au moins qu’il ne bougera pas du Vatican !"), mais on s'en moque. Cette pièce est un régal absolu.
Et allez donc ! C'est pas mon père !