Les Rougon-Macquart ont depuis le début comme cadre le second empire. On touche ici à la fin du cycle, et aussi à la fin du règne de Napoleon III. Le thème de cet avant-dernier volume est donc la guerre et ses horreurs, la défaite, un témoignage de la fin d'une époque.
Ce livre est découpé en trois parties. La première nous décrit les prémisses de la bataille de Sedan; la seconde nous la fait vivre, la troisième est centrée sur ses conséquences.
Je n'ai malheureusement que peu apprécié les deux premières parties. Le titre du livre m'a spoilé, l'histoire de france m'a spoilé, le narrateur nous spoile un peu : on va perdre. Et cette lose se ressent à chaque page, c'est le bordel dans l'armée française, personne n'est motivé, les chefs sont stupides et indécis, on se traine toute la moitié du livre cette sinistrose ambiante. Ok le témoignage historique est superbe, mais c'est pas très enthousiasmant à lire. On sait que ça va mal finir, mais il se passe pas grand chose. Qu'on arrête les atermoiements et qu'on en finisse.
J'ai trouvé la volonté de décrire Napoléon III suite à différentes rencontres fortuites, un peu maladroite et grossière.
La bataille elle même est un gros gâchis, qui est elle aussi clairement présentée comme perdue d'avance, ça tire, ça tire, ça bombarde, là encore j'avais hâte que ça se termine.
Et puis le dernier tiers du bouquin s'ouvre enfin sur quelque chose de neuf, les relations humaines se remettent enfin en place, un roman apparaît et j'ai été enfin happé par le récit à me demander comment nos deux soldats et leurs proches allaient s'en sortir. En effet c'est la première fois en 18 romans que les principaux personnages ne sont pas des enfoirés, ce volume est décidément à part.
Hélas ensuite, le retour sur Paris, et l’insurrection de la Commune, donnent lieu à une nouvelle page d'histoire racontée à la va-vite.
Un roman sans doute très bon, un travail minutieux, mais que je n'ai pas réussi à aimer, la faute à un récit très clinique.