La déesse des petites victoires par MarianneL
Il s’agit du premier roman de Yannick Grannec, passionnée de mathématiques, paru mi-2012, prix des libraires 2013, et disponible en poche depuis Janvier 2014.
Après la disparition du mathématicien et logicien Kurt Gödel (un personnage réel connu pour son «fameux» théorème d’incomplétude), une jeune femme, Anna Roth, est chargée par l’université de Princeton de convaincre sa veuve de lui confier les archives du grand homme. Plusieurs scientifiques se sont déjà cassé les dents en tentant en vain de charmer cette ancienne danseuse ayant tout sacrifié par amour pour Gödel, devenue une vieille femme aigrie et irascible.
L’intérêt du livre réside dans l’histoire de la vie de Kurt Gödel - un homme hypocondriaque et apparemment invivable -, témoignage de l’histoire du XXème siècle depuis les turbulences de la Vienne de 1928, en passant par l’Anschluss, l’exil compliqué de 1940 par le transsibérien, puis la vie à Princeton d’une communauté de scientifiques européens émigrés outre-Atlantique, le projet Manhattan et la sombre période du Maccarthysme. Yannick Grannec trace aussi un très beau portrait d’Albert Einstein en évoquant l’amitié profonde qui le liait à Gödel.
Mais … en dépit (de son très beau titre et) de la figure de Kurt Gödel, je suis un peu déçue, à cause de la mièvrerie de l’histoire d’Anna qui recueille les confidences d’Adèle tout en cherchant sa voie, du manque de profondeur et de nuances des personnages, toujours exactement là où on les attend, et enfin des tentatives de vulgarisation des mathématiques qui m’ont remis en mémoire une autre lecture laborieuse (et ancienne), «Le monde de Sophie»…