L'aventure dans les mots
Des Sundarbans au guetto juif de Venise, un marchand de livre spécialiste du folklore bengali s'embarque dans une aventure qui va lui permettre de percer les secrets d'une légende transmise...
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le 26 sept. 2024
Le réchauffement climatique, le sort des migrants, la montée des nationalismes : tous ces thèmes sont prégnants dans La déesse et le marchand, entrelacés avec une mystérieuse légende bengalie. Amitav Ghosh n'est pas un lanceur d'alerte mais un citoyen du monde qui est surtout un admirable conteur qui sait mieux qu'aucun auteur nous faire voyager à travers les siècles et les continents et mêler le lyrisme de l'aventure aux tourments psychologiques de personnages définis avec une limpidité parfaite. S'y ajoute, dans son dernier opus, un aspect fantastique, comme pour marquer que les fantômes nous interpellent, sondent nos consciences et in fine nous montrent la voie de l'espoir, dans un monde qui semble partir à vau-l(eau. A sa façon, le roman est initiatique, avec son personnage principal, marchand de livres anciens, pétri de culture mais qui en vérité ne sait rien de la marche de l'univers et affronte les périls avec une candeur désarmante. Nul doute que Ghosh s'identifie à ce héros, né à Calcutta, et nous autres lecteurs ont les yeux tout aussi écarquillés que lui devant les événements qui se précipitent, heureux ou non, et les hasards et coïncidences qui rythment son épopée autant mentale que physique. Des mangroves tentaculaires des Sundarbans à la lagune vénitienne, le livre évoque une montée des eaux dévastatrice, faisant écho à des incendies de forêt près de Los Angeles et les changements de comportement et de localisation d'animaux dus à l'activité humaine. La déesse et le marchand est certes un livre fièrement écologiste mais il ne se cantonne pas à un discours didactique et moraliste, se plaçant dans la grande tradition des romans indiens, passionnés, fiévreux et riches de multiples couches narratives.
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le 13 sept. 2021
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