Voilà un essai dont l'auteur m'attirait si peu que sa lecture me rebutait d'avance : que pouvait bien m'apporter la réflexion de ce réactionnaire, ancien maoiste devenu l'idole des droites bien avant que Zemmour ne se fasse connaitre?
Il était certes académicien: Maurras aussi, so what?
Eh bien il faut reconnaître ses torts et admettre quand le messager a un message, discutable, mais profond, à partager. Il faut dire que nous sommes en 1987 et si l'essai est ouvertement anti soixante huitard, si son appel à la hiérarchie maaintenue des oeuvres culturelles fleure bon la lutte contre l'homme de paille il apporte des éléments de réflexion passionnants dans ses développements, notamment en rappelant l'opposition entre les conceptions françaises et allemandes de la Nation et en soulignant avec force que le message de la France a d'abord été celui de l'universel et de l'individu libre et se construisant lui-même contre sa détermination par la contingence de son environnement social.
Truffé de références à Renan, Goethe, Herder, De Maistre et Condorcet l'ouvrage mérite sa lecture et d'être distingué / séparé de son auteur pour un regard pessimiste mais néanmoins valable de la société contemporaine.