Pat
Sans que ça ne soit prémédité, voilà en moins d'un mois un second bouquin - après "Le pion" de Cerda - dont la trame est constituée à partir d'une partie d'échecs. La coïncidence est d'autant plus...
Par
le 9 avr. 2023
1 j'aime
Sans que ça ne soit prémédité, voilà en moins d'un mois un second bouquin - après "Le pion" de Cerda - dont la trame est constituée à partir d'une partie d'échecs. La coïncidence est d'autant plus frappante que ces deux livres sont des cadeaux, offerts par deux personnes différentes. Ici, Littell ne va pas jusqu'à raccrocher chaque chapitre à un tour, mais a découpé son ouvrage en parties dont chacune est titrée par une phase du jeu : l'ouverture, le milieu de partie, le gambit, etc. etc. L'intrigue est également beaucoup plus linéaire, et, surtout, fictionnelle. Mais, par contre, ça se termine également par une nulle, avec une conclusion qui évoque une guerre éternelle, sans doute pour illustrer ce que fut la guerre froide, jusqu'à ce qu'elle prenne (quand même) fin au bout de quelques décennies. Là, on est en 1963 (à une année près, l'année du pion de Cerda), et ce n'est pas près d'arriver. Pas plus qu'en 1973, d'ailleurs, l'année où ce livre parut.
Au demeurant, c'est un bon roman d'espionnage, avec ce que cela comporte d'affrontements psychologiques entre les deux camps, qui, chacun, suppute sur les intentions et les stratégies de l'autre. Sans véritable action, d'ailleurs, au sens classique du terme. En fait, Robert Littell (à ne pas confondre avec son fils Jonathan, auteur des Bienveillantes) est un excellent connaisseur des rouages de la guerre froide, tant côté étasunien que soviétique. Pour cette raison, et c'est ce qui rend le truc intéressant, l'essentiel de l'intrigue se situe dans les sphères administrative et politique, décrites de façon détaillée des deux côtés. Pour autant, même s'il n'y a pas de poursuites et de coups de feu, le scénario est finement ciselé et le suspense bien présent. Ça fait un peu penser à du Le Carré, avec un côté plus direct et moins opaque, tout de même.
Et pour conclure sur les échecs, il y a bien des pions dans cette histoire et des pions qui sont sacrifiés, plus au nom des intérêts politiques de ceux qui tirent les ficelles que d'un quelconque idéal, qu'il soit communiste ou empreint de libéralisme économique. Comme des joueurs qui ne pouvant jamais gagner sur l'échiquier chercheraient à préserver leur statut au sein de leur propre communauté...
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Lu en 2023
Créée
le 9 avr. 2023
Critique lue 5 fois
1 j'aime
D'autres avis sur La défection de A.J Lewinter
Sans que ça ne soit prémédité, voilà en moins d'un mois un second bouquin - après "Le pion" de Cerda - dont la trame est constituée à partir d'une partie d'échecs. La coïncidence est d'autant plus...
Par
le 9 avr. 2023
1 j'aime
Du même critique
Ce qui frappe avant tout dans ce film, c'est l'extrême jubilation avec laquelle les acteurs semblent jouer leur rôle. Du coup, ils sont (presque) tous très bons et ils donnent véritablement...
Par
le 2 sept. 2015
42 j'aime
5
Un pamphlet au vitriol contre une certaine bourgeoisie moderne, ouverte, progressiste, cultivée. Ou du moins qui se voit et s'affiche comme telle. On peut être d'accord ou non avec Bégaudeau, mais...
Par
le 15 avr. 2019
32 j'aime
7
Pedro Almodovar a 72 ans et il me semble qu'il soit désormais devenu une sorte de notable. Non pas qu'il ne l'ait pas mérité, ça reste un réalisateur immense, de par ses films des années 80 et du...
Par
le 14 déc. 2021
25 j'aime