La Délicatesse par Nina in the rain
Au début, je ne connaissais de David Foenkinos que ses chroniques dans Livres Hebdo (la Pravda du libraire), dans lesquelles il était invariablement drôle, gai et primesautier. J'avais lu quelques pages drôles, gaies et primesautières du Potentiel érotique de ma femme dont le titre m'avait intriguée, et décidé de le ranger dans la case des écrivains ben... drôles, gais et primesautiers ! C'est une case que j'aime bien, dans laquelle je prends de temps en temps un livre pour pouvoir déposer mon cerveau, lire un coup, rire et en sortir d'un peu meilleure humeur. Dans le genre, j'ai beaucoup de tendresse pour Wilt, pour Pour le meilleur et pour l'Empire, pour les Chroniques de San Francisco ou pour un bon Pratchett. Quand la Délicatesse est sorti, je me suis dit « oh tiens, j'aimerais bien le lire » puis ça m'est sorti de la tête, bousculé par d'autres romans probablement compliqués et tristes. Il a vécu sa vie, eu une tonne et demie de prix littéraires (dix selon le bandeau, mais Gallimard évite soigneusement d'en donner la liste, probablement pas assez prestigieux au goût du service communication de l'éditeur) et est sorti en poche avec une couverture ma foi pas réellement à mon goût. Ça a fait qu'il est resté loin de mes piles. Depuis quelques semaines, il me faisait de l'œil et essayant de sauter dans la pile, mais « ah, boarf, la prochaine fois, il y a plus urgent cette semaine » (vous remarquerez qu'il y a toujours plus urgent, et que bon un poche à 6€ ça ne m'aurait pas tuée, mais bon). Enfin, bon, ça y est, c'est lu. Il est arrivé dans une jolie enveloppe de chez Gallimard (que j'ai accrochée sur mon mur, parce que franchement, voir accolés sur la même étiquette la NRF et mon nom, ça m'a émue) et je me suis dit « tiens après mes démêlés avec la censure iranienne, passons à autre chose, lisons drôle, gai et primesautier ».
Eh ben, raté. La quatrième de couverture augurait pourtant bien. Une rencontre un peu folle, une décision prise très vite, paf ils se marient. Je lis ça dans le bus avec un petit sourire aux lèvres, jetant un coup d'œil de temps à autre à mon alliance toute neuve et me disant « oh qu'il est mignon ce petit couple » et là PAF l'accident bête, elle devient veuve, je larmoie dans mon bus et on part sur une toute autre histoire. Une espèce de lutte de pouvoir entre un mec brillant et un loser où le loser gagne (parce que sinon c'est pas décalé) et qui nous montre à quel point les filles, c'est compliqué. Bon, je schématise carrément, hein, mais j'ai plus eu l'impression d'être partie dans un petit roman sentimental quand dans une pochade rigolote, et du coup j'ai été déçue dans mon attente.
Les filles, quand c'est déçu, c'est méchant. Je vais essayer de ne pas trop l'être parce que, objectivement, si je repense à ma lecture, c'est plutôt bien ficelé, pas mal écrit, sympa à lire, je n'ai pas passé un mauvais moment, mais bon ce n'est pas ce que j'attendais. Pauvre David Foenkinos, il n'a été ni drôle, ni gai, ni primesautier. C'est dur, de ne pas coller à l'image qu'on attend de vous... Cela dit, j'ai eu un moment de joie en lisant que le héros fait des puzzles. Si vous n'avez pas encore lu l'Éloge de la pièce manquante d'Antoine Bello, faites-vous plaisir !
Ce livre a été lu en partenariat avec le Blog-O-Book, un site fort sympathique qui recense les blogs francophones qui parlent de lecture et qui distribue des services de presse aux blogueurs. Je les remercie beaucoup !!