Vous n’en avez peut-être, surement, pas entendu parler. Mais peut être connaissez-vous Porcelaine ? Dans ce cas vous êtes comme moi avant sa lecture, Porcelaine m’avait ravie alors je voulais voir de quoi d’autre Estelle Faye était capable.
La narration est tout aussi agréable mais le style tout autant différent. En effet, vous ne retrouverez pas « la coloration conte » de Porcelaine. Et déjà sur ce point, Estelle Faye remporte des points parce que mis l’un à côté de l’autre, on ne se doute pas qu’ils viennent de la même personne.
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La dernière lame est très orienté « religieux », on y trouve en effet une profusion de religions. L’affrontement de ces religions est d’ailleurs au centre du récit et m’a beaucoup plu.
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Jusqu’à presque la toute fin, on ne sait quoi penser de Marie, qui pourtant est un personnage très intriguant. Une méchante ? Une gentille ? Une fanatique religieuse ? Une héroïne ? On ne comprend pas clairement sa mission : est-elle là pour exterminer (ce qui ressort de ses actes) ou pour sauver (ce qui est dit dans la prophétie) ?
C’est d’ailleurs toute la trame de l’histoire qui m’a parue un peu floue. Du suspens ? Oui il y en a mais peut-être un peu trop. Je m’explique, je n’ai pas réussi à un seul moment à me faire une idée du lien entre les personnages et de ce qui allait en découler (je préfère me faire une idée et me rendre compte ensuite que je me suis complètement fourvoyée). Des personnages sont liés, se séparent pour se recroiser mais sans que cela ne débouche sur un rebondissement ou en tout cas sur un renouvellement de l’action.
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Au niveau temporalité, veillez à bien suivre ce qui se passe parce que le récit est parsemé de nombreuses ellipses. Je m’y suis quelques fois perdue.
Le résumé nous présente une époque ressemblant à notre « renaissance ». Or, si certaines choses correspondent en effet beaucoup à notre monde, d’autres relèvent d’un autre monde, et celles-ci ne sont pas assez développées à mon goût, notamment pour ce qui relève du monde marin. Mais c’est un one shot (et c’est une de ses qualités), on ne peut donc pas décemment lui demander d’être exhaustif en tous points.
Ah et autre petit bémol, je ne suis pas du tout une psychorigide des couvertures, je demande juste que les personnages représentés sur celles-ci correspondent aux personnages de l’histoire, et là, Marie ne doit pas du tout ressembler à ça. Faites un effort les maisons d’édition, siouplait !
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En conclusion, j’ai beaucoup aimé le style d’Estelle Faye même s’il est complètement différent de celui de Porcelaine. Globalement le récit m’a plu, mais je l’ai trouvé trop flou, pas assez développé sur certains points et parfois dur à cerner.