Ce livre court est constitué d'une suite d'entretiens, un journaliste interrogeant le célèbre architecte Renzo Piano, notamment co-auteur du Centre Georges Pompidou. Il évoque la responsabilité de l'architecte dans l'érection de ses oeuvres, plus grande que celle des autres artistes, car sa création s'expose à la vue des passants involontaires qui n'ont pas décidé d'en consommer l'usage et qui doivent, pour certains, y évoluer. Aussi le terme de responsabilité figure-t-il dans le titre original, étonnamment traduit par désobéissance en France.
De ces entretiens, il en émane l'idée de liberté, mais également de responsabilité, justement, et de contraintes, car, pour Piano, l'architecte doit s'inspirer de l'environnement pour mieux le respecter, des éléments naturels, pour respecter l'empreinte écologique et les traditions de construction. Aussi évoque-t-il notamment, à ce titre, le Centre culturel Jean-Marie Tchibaou, à Nouméa. Il insiste également sur l'idée de transparence et de lumière, comme en témoigne le siège d'un quotidien qu'il a conçu.
Ce petit ouvrage présente l'utilité de percevoir le mode de conception du travail de l'architecte et ses objectifs, la manière dont il les fixe. En cela, il est intéressant. Le ton libre de l'oralité permet facilement à la lectrice et au lecteur de s'insérer dans le propos.