En 2023, une reporter, Aurore Henri, assiste impuissante au démantèlement de l'Europe (ne devrait-on pas dire l'Union Européenne d'ailleurs ?) et jette une pierre sur un ministre italien. A partir de là, elle est emprisonnée durant 5 ans en Allemagne. Mais les images ont fait le tour du monde et elle gagne en notoriété. Elle se façonne donc un programme, qui va lui permettre avec une facilité déconcertante (vraiment ?! nos institutions ne sont pas censées empêcher ça?) d'accéder au pouvoir et de diriger la Nouvelle Europe.
Son programme se base sur la beauté, l'égalité, le féminisme, la protection de l'environnement.
Mais très vite, on s'aperçoit que le pouvoir entraîne l'autoritarisme, le refus de toute pensée opposée. En bref, le parallèle entre Aurore Henri et les dictateurs tels qu'Hitler ou Staline (entre autres) est vite fait.
Si j'ai aimé l'idée de base, j'ai détesté le style : il s'agit d'une accumulation d'énumérations pour mettre en application le programme d'Aurore Henri. La première partie nous montre une Europe dévastée, des gens débraillés qui n'ont plus rien à manger, puis on nous montre toutes les décisions en acte d'Aurore Henri pour relever l'Europe de ses cendres, à tous les niveaux (environnement, scolarité, emploi, production industrielle, etc.)
Mais à côté de ça, il n'y a aucun développement d'histoire personnelle avec des enjeux. Alors oui, on suit Aurore Henri sur une vingtaine d'années, son ascension et sa chute, on nous dévoile des éléments de son passé, on nous montre pourquoi elle est telle qu'elle est. En fait, elle est le seul personnage à avoir une véritable histoire, mais celle-ci est tellement noyée sous un style journalistique, qui ne laisse pas la place aux émotions, qu'on s'ennuie ferme.
Selon moi, il y a 3 personnages : Aurore Henri, Ronan Leroux et Yvana, qui ont un lien et pour lesquels on pourrait développer de l'empathie. Or ils sont tenus à distance du lecteur, à cause du point de vue externe et du style froid et détaché. Il n'y a pas d'approfondissement, ni de leur histoire, ni de leur relation.
On ne trouve quasiment aucun dialogue dans ce roman, donnant une impression de passivité de la part de ces êtres de papier. Pour moi, les différents personnages ont eu beaucoup de mal à prendre chair, et quand ils commençaient à le faire, ils étaient sans cesse ramenés aux agissements et aux actes de véritables dictateurs (ou l'entourage des dictateurs - Golling = Göring - Hugo Humbert = Heinrich Himmler (vive la subtilité !)) me donnant l'impression de voir des marionnettes s'agiter, sans aucune consistance.
J'aurais aimé avoir aussi le point de vue d'une personne du peuple. A un moment l'autrice met ça en place avec Elena, une femme portugaise, mais elle l'abandonne très vite en chemin alors qu'il aurait été super intéressant de développer une trajectoire parallèle, avec une implication émotionnelle, lui offrir une histoire avec un passé, un présent.
Je n'ai pas compris
l'obsession pour les vulves
d'un chercheur, je crois que c'était pour prouver que le féminin était sacré en Europe bien avant le patriarcat, mais concrètement ça fait partie des passages de l'histoire qui n'avait aucun intérêt et dont on aurait pu se passer.
J'ai été assez déçue par la fin qui est plutôt mal amenée, très précipitée, et
calquée sur l'histoire d'Hitler en ce qui concerne Aurore Henri.
D'une nouvelle Europe parfaite, on découvre qu'il n'en est rien, ça n'a duré qu'un temps et celui-ci est révolu très vite : les mesures économiques souverainistes n'ayant pas fait leurs preuves, face à la mondialisation et au capitalisme continuant en Chine et USA.
Je m'attendais à un roman dystopique fort, avec un potentiel de réflexions.
Ça commençait bien, mais le traitement, le style, et les personnages creux, auxquels on ne s'attache pas, tout ça m'a laissée en dehors de l'histoire. J'ai lu entièrement le roman (je suis sûrement un peu maso), il se lit assez vite (l'unique avantage de ce style froid), mais je comprends mieux pourquoi j'étais passée complètement à côté lors de sa sortie en grand format.