J'ai découvert Joël Dicker lorsqu'on m'a prêté "La Vérité sur l'affaire Harry Québert" en 2015. Un peu découragée devant le nombre de pages, j'ai néanmoins dévoré le bouquin, ce qui ne m'était pas arrivé depuis longtemps. Puis vint "Le Livre des Baltimore", qui m'a un peu déçue mais qui faisait le job. J'ai ensuite lu son tout premier opus "Les Derniers jours de nos pères" où j'ai clairement eu la sensation qu'il ne s'agissait pas du même auteur tellement j'ai trouvé le style différent... Mais qu'à cela ne tienne, j'appréciais quand même l'ensemble des oeuvres de l'écrivain et j'avais hâte de lire sa nouvelle parution !
Quand j'ai découvert le titre "La disparition de Stéphanie Mailer", j'étais déjà enchantée de voir que cela avait tout l'air d'être une enquête policière à la sauce Harry Québert, qui reste jusque là mon livre préféré. Et effectivement, c'est écrit dans le même style et l'enquête prend place elle aussi aux Etats-Unis. Dicker nous présente toute une panoplie de personnages, à commencer par 3 flics qui sont, je pense, les personnages les mieux écrits et aboutis de tout le roman. S'ensuivent une dizaine d'autres, plus secondaires, parfois bien trop caricaturaux (Ostrovski...) mais qui sont tous soigneusement présentés et mis en avant tout au long de l'histoire. On pourrait redouter que cette flopée de personnages nous perde un peu, mais pour ma part, cela n'a pas été le cas.
Dicker nous tient en haleine au cours de cette enquête qui, comme Harry Québert, va nous bousculer, nous leurrer, nous faire douter pour finalement se terminer sur un sentiment mitigé. L'aveu du meurtrier est assez expédié... J'ai été personnellement déçue par la manière dont cela a été amené, j'ai même trouvé que c'était peu crédible. Mais soit !
Je reprocherais à l'auteur tous ces flashbacks qui, certes desservent bien l'histoire (dans l'ensemble), mais qui m'ont laissé l'impression de regarder un téléfilm où soudainement l'image se floute et où on entend une voix off nous raconter les souvenirs des personnages...
Dans l'ensemble, l'écriture était moins efficace que dans les ouvrages passés, laissant penser parfois que l'auteur croyait moyennement au discours de ses personnages. On se laisse malgré tout porter par l'histoire et ses retournements de situations menée par 3 personnages principaux plutôt réussis.
Quant à la relecture du bouquin avant l'édition, je lance un gros coup de gueule face aux nombreuses coquilles repérables tout au long du roman, notamment une inversion entre le maire Brown et le maire Gordon dans les dernières pages qui m'a vraiment troublé... Comme s'il avait fallu que le bouquin sorte vite, très vite...