Un reportage D8? non, simplement le constat d'un monde inégalitaire

Comme beaucoup, je ne connaissais pas Philippe Pujol avant son prix Albert-Londres pour sa série d'article "quartiers-shits". Je l'ai vu dans le petit journal, j'ai directement été emballé. Il s'agit d'un livre qui fait réfléchir sur un monde bien trop inégalitaire, surtout dans un État qui comprend dans sa devise le mot " égalité ". Ce que nous décrit le journaliste ce sont des situations de vie déplorables, des affaires de règlement de compte qui entravent les vies familiales et c'est surtout la manipulation politique qui n'améliore rien à un triste univers que connaît celui des quartiers nord de Marseille.


  Pujol a raison : ces quartiers; comparés à un monstre : 


ce sont la concentration de tout les défauts de la république française



expliquait-il alors sur une radio peu connu l'autre jour. Ce monstre ce sont les inégalités sociaux-économiques apparentes. Enfin ce ne sont que des mots, car le monstre au delà de sa présence conceptuelle possède également le luxe d'avoir une présence physique : des immeubles immenses, des tours, des blocs, des bâtiments moches, et peu confortables. Des bâtiments destinés à " entasser " un maximum de personne, peu importe les notions de confort. Et si les propriétaires de ces immeubles peuvent être les amis de celui qui ordonne la construction cela deviendrait rentable pour ces hauts placés ne rêvant qu'à leurs intérêt personnel, sans songer à celui de ceux qui sont confrontés au quotidien à vivre dans des bâtiments plus que défectueux. Ces bâtiments sont décrit d'une manière saisissante qui nous donne une assez bonne visualisation de la situation. Le quartier de Kalliste avec ses bâtiments H et B m'aura particulièrement marqué en raison d'une mentalité qui pourrait traîner chez certains qui y vivent : détériorer dans l'espoir d'être relocaliser. Le seul moyen de se faire entendre. Cette situation est similaire à celle décrite par le groupe de rap très controversé Sniper lorsque les rappeurs affirment :



A croire que le seul moyen de se faire entendre est de bruler des voitures



C'est fort d'en arriver là il faut l'avouer. Les défauts de la républiques sont alors nombreux quand les mentalités sont pessimiste, en attente de miracle au point de détruire le peu que l'ont a.


  Les quartiers nord tout le monde en a peur. Le maire de Marseille s'y montre indifférent, bien qu'il soit question de sa ville : " tant qu'ils se tuent entre eux, ça va " avait-il déclaré. Ils ? Mais qui sont ils ? Des truands ? Une image médiatique nous apparaît, à nous, nous qui ne connaissons pas réellement Marseille. Une image qui n'est pas très bien cadrée. Une image en partie alimentée par ces reportages d'horreurs que constituent « enquête d'action » ou autre reportage qui visent à faire la promotion de la police et son efficacité. En regardant ces émissions on ne peut que croire que Marseille n'est qu'une ville de criminels. Alors que non. On peut également lire dans des quotidiens comme le figaro ou le monde, que des règlements de compte ont régulièrement lieu à Marseille, mais les explication s'arrêtent souvent sur la simple affirmation que ce sont " des règlements de compte ". Cependant, Pujol ne juge pas qu'il soit bon de s'arrêter à ce niveau là de l'information. Ce qui apparaît comme judicieux est d'approfondir la réflexion plutôt que d'affirmer qu'un énième règlement de compte a lieu dans les quartiers nord. C'est ce que fait le journaliste dans ce livre. Une explication et une mise en contexte très intéressante par sa breveté nous est donné par Pujol : " l'ambition est le moteur de toute délinquance" . L'ambition, c'est donc ça. Tout le monde est ambitieux, à différentes échelles : que ce soit, un enarque rêvant de devenir président de la république, ou que ce soit un enfant rêvant d’asseoir sa domination sur ses adversaire au jeu de bille. Certain ont les moyens d'y parvenir, d'autre connaîtront des barrages. Un jeune de Neuilly fera sa prépa, et intégrera, si tout se passe bien une grande école. Un jeune des quartiers nord, ne grandit pas dans un environnement propice au travail et est donc rapidement poussé à d'autre activité que l'école. " Laisse pas traîner ton fils, si tu ne veux pas qu'il glisse " . Cette Punchline magique du groupe NTM derrière laquelle on retrouve l'idée que les jeunes de cités défavorisées ne peuvent pas grand chose face à leur destin, la seule solution envisageable serrait alors de déménager. La reproduction sociale n'est pas égalitaire, certains ont effectivement plus de chance de réussir, ce n'est plus à prouver. Bien entendu, il est possible de réussir en ayant grandi dans ces quartier nords, vous lirez le passage consacré à la maire du huitième secteur de Marseille, Samia Ghali. Toute la thèse de Bourdieu sur la reproduction sociale se justifie ici. On retrouve également une autre réflexion sociologique, qui tourne autour de la déviance, de la délinquance, de leurs motifs, et des objectifs primés par la société ( pour se référer au sociologue Merton ). Revenons à l'idée de déménager si on veut pouvoir réussir à mener paisiblement sa vie : Mais déménager avec quel argent ? Dans la société libérale que l'argent ne passe que par le travail. La société des quartiers nord vous répondra que le travail n'est pas disponible pour tous, que le centre ville de Marseille est loin en bus, si il y en a de disponible.

Une réflexion intéressante s’organise autour du système pénitencier. Pujol nous décrit la carrière que peut avoir un délinquant des quartier nord et si ce dernier veut avoir de la notoriété il doit passer par la case prison. « Bac ne signifie pas le diplôme mais plutôt la brigade pour ces jeunes » Certains sont à Bac+5 mais +5 en arrestation en non en année après le BAC. La prison n'est pas une solution efficace. Car les délinquants rejoignent des maisons d'arrêt où ils rencontrent des personnes qu'ils connaissent, parfois des collègues, et lorsque l'ont sort de prison on a la côte. Néanmoins, journaliste nous décrit un autre modèle de prison qui vise à instruire réellement les détenus, leur donné les clés pour une réinsertion dans une vie légale et « rangée ». Et je pense que c'est ce qu'il faut car ces délinquants, peuvent difficilement éviter de resombrer dans l'univers illégale et malsain qu'était le sein avant d'être incarcérer.


Alors que pouvons nous pour Marseille et ses quartiers nord ? Peu de chose tant qu'il n'y aura pas un effort important de relocalisation des populations, de l'emploi. Sur le plateau du petit journal le journaliste affirmait que les jeunes avaient une qualité qui est de pouvoir maîtriser plusieurs langues. Il y a donc des solutions. J'insisterai, pour ma part, sur un manque certain de coordination au sein des personnes influente à Marseille. Récemment, deux personnalités politiques toutes deux membre du même parti politique, PS, se contredisaient sur toute la ligne. P. Menucci, principal opposant de Gaudin à la mairie en 2014 affirmait qu'il fallait légaliser le cannabis. La député maire du 15 et 16 arrondissement dénoncait alors cette initiative... Problème de concordance que la population finit par subir.


Il y a presque 20 ans, le groupe IAM chantait « demain c'est loin » que je vous invite à écouter tant pour la qualité du rap que des paroles. La chanson porte sur la délinquance, la situation des jeunes dans les quartiers nord. Elle dénonçait les inégalités. Force est de constater que la situation n'a pas changé. Eux aussi avait déjà constaté que «  les maires d'arrondissement étaient corrompu ». Et puis, comme le groupe le dit si bien, dans les quartiers nord « tout est gris ».

yunyz
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le 29 mars 2016

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