En ce moment, je dévore. Après un début d'année en pointillés, j'ai retrouvé mon goût pour la lecture. La semaine dernière, ma repré Gallimard m'a offert l'ancienne édition de La Face cachée de Margo (on ne se demande pas pourquoi il ont changé la couverture d'ailleurs, elle était particulièrement disgracieuse). A ce moment là, j'étais en pleine tempête, au coeur de l'affaire Harry Québert, mais peu après avoir résolu l'enquête (si si, je vous jure), je me suis jetée sur mon cadeau.
J'aime bien John Green. Je n'ai pas réussi à finir Will & Will, c'est vrai, et il faudrait que je le retente sérieusement d'ailleurs. J'en ai encore plus envie maintenant que j'ai terminé un autre de ses romans. J'en sors de plus en plus convaincue. John (oui, je l'appelle par son prénom car d'après un psychotest stupide, si ma vie était un roman, il en serait l'auteur, on est donc quasiment intimes), John a un style très agréable pour commencer, ce qui est pénible. A cause de lui, j'ai dépassé largement ce que j'appelle mon horaire-raisonnable-avant-d'avoir-l'air-d'un-zombie-au-boulot-demain. Je n'arrivais pas à lâcher, j'avais envie de connaître la fin, que techniquement je connaissais déjà, puisque je lis toujours les dernières pages en premier (ne criez pas au scandale, j'adore ça et j'assume). Mais je l'ai quand même fini hier soir. Enfin, dans la nuit quoi. Et j'adore les personnages de John. Ils sont toujours un peu dingues, libres sympathiques, même quand ils sont chiants (comme le héros du Théorème des Katherine par exemple...). Et surtout, surtout, j'aime les références de John. Il a toujours des références super classes. Et là, on atteint le summum avec les Feuilles d'Herbe de Walt Whitman, un de mes receuils préférés.
Non, vraiment, j'ai bien aimé ce livre. Pas autant que Nos étoiles contraires, mais plus que le Théorème. Quentin, ou Q, est sans doute moins "impossible" que Colin, dans le genre anti-héros un peu geek. J'ai vraiment apprécié ce personnage. Avec ses deux meilleurs potes, il m'a beaucoup fait penser (même s'ils sont plus jeunes) au trio geek de la série culte Freaks and Geeks (ou c'est moi qui voit des connexions partout ?).
Et Margo. Elle est la figure mystérieuse de ce roman, la raison autour de laquelle tourne toute cette histoire, même si on ne la voit que peu. L'expédition punitive du début est une des scènes les plus jubilatoires qu'il m'ait été donné de lire, c'était extra ! Margo, en disparaissant, se révèle finalement aux autres, et les révèle peu à peu à eux-mêmes. C'est un personnage très intéressant, et complexe, quoique triste. J'aurais presque aimé que l'on creuse un peu plus de son côté. Mais si elle avait réellement été l'héroïne de l'histoire, le roman aurait surement été beaucoup moins drôle, il faut l'avouer.
Oui, c'est vraiment un roman amusant. Souvent, c'est dans les petits détails que les traits d'humour sont les meilleurs. Sérieusement, John avait-il vraiment besoin de donner à un des personnages des parents collectionneurs de Pères Noël noirs ? Non, mais il fallait y penser quand même ! Et cette phrase sur Chuck Norris : "Les larmes de Chuck Norris guérissent le cancer, bien que malheureusement il n'ait jamais pleuré", c'est un peu bas de gamme, mais ça m'a fait rire, surtout associé à une parodie de wikipédia.
Sinon, pour le mot de la fin, je suis absolument et résolument déçue de la traduction française du titre. La Face cachée de Margo, vraiment ? Paper Towns, les villes de papier, c'était tellement plus poétique, tellement plus mystérieux ! Et enfin, encore dans l'esprit "je vois des connexions partout", je n'ai pas pu m'empêcher de penser que ces villes de papier était justement l'exact contraire de ces lieux "incartables", comme Poudlard dans Harry Potter, tout ça un côté magique.
Et pour le titre de la critique, référence qui n'a rien à voir avec le reste, puisque ce sont les paroles de "Johnny B. Goode". C'est en fait juste une recommandation ; go, John, go write us some wonderful novels.