Voila un long, très long moment que je n'avais pas bouquiné. Non désireuse de reprendre cette activité par de gros bouquins bien lourds à lire, je me suis donc tournée vers du roman "jeunesse/jeunes adultes" dont font partis les romans de John Green. Je ne connaissais cet auteur que de nom, car je n'ai pas pu passer à côté du succès de Nos Etoiles Contraires sans pour autant l'avoir lu ou vu et je n'étais pas non plus intime avec les romans jeunesses. C'est à-présent chose faite. J'ai mis un temps infini à entrer dans le récit, ou même ne serait-ce qu'à y plonger un pied. J'avoue que j'ai cru voir en ce roman un potentiel de par son intrigue ficelée par des énigmes laissées par une jeune fille de 18 ans, Margo, à sa connaissance d'enfance, Quentin, qu'elle ne fréquente plus vraiment maintenant qu'ils sont au lycée mais avec qui elle a vécu des choses peu banales dans son enfance et à la veille de sa disparition.
J'ai trouvé la première partie terriblement longue à lire, on n'arrive pas vraiment à s'imprégner de l'univers et surtout des personnages qui s'éternisent à parler de leur cavalière pour le bal de fin d'année. Le récit est quand même entrecoupé de quelques actions qui font renaître en nous l'envie de connaître la suite, mais c'est uniquement à partir de la deuxième partie que mon intérêt a réellement augmenté, soit, tout de même, à partir de la cent sixième page. A partir d'ici, la narration prend un peu plus vie, Margo a disparu, la recherche des indices maintient un certain suspens, même si je dois reconnaître que ma sympathie pour le gentil petit Quentin mignon et bon sous tout rapport à très vite été remplacée par une terrible envie de lui botter le train dans cette partie du livre. Pas qu'il soit devenu trop lent plutôt que très pénible : un mec de 18 ans sur le point d'avoir l'équivalent du bac aux Etats-Unis, qui passe son temps à se lamenter auprès de ses copains "Mais où est donc passée Margo ?", pour moi ça devient chiant, particulièrement lorsque ça s'éternise sur deux cents pages.
Outre le récit en soi, j'ai eu la vague impression qu'il y avait un sacré problème de traduction de l'anglais américain au français. Je n'ai pas eu l'occasion de lire ou d'interpréter le style de John Green dans sa version originale mais même sans ça, j'ai a plusieurs reprises eu cette sensation d'une traduction molle et vieillotte, comme si ma grand-mère narrait une histoire de jeunesse. Et pour cause, je ne connais pas beaucoup de jeunes utilisant des expressions telles que "comme deux ronds de flan" ou le terme de "roupettes", même en 2008.
Des expressions qui reviennent très souvent dans le livre en français et qui, à mon sens, n'ont pas du tout aidé à mon immersion dans le récit. Sans tomber dans le vulgaire, il y a, je pense, des tournures de phrases beaucoup plus propices pour immerger le lecteur dans cette ambiance juvénile surtout que le narrateur est aussi protagoniste.
Réflexion faite sur la traduction, si l'on en revient au contenu, alors, voici venir la troisième partie et de fait, la fin. Et là, c'est le drame... Le soufflé retombe d'un seul coup après quelques heures passées en voiture avec les personnages partis à la recherche de Margo. C'est long, trèèèèès long à lire et le dénouement est d'une déception sans pareille, même pour un roman jeunesse.
La bande de copains finit par retrouver Margo, alors qu'on s'était fait à l'idée tout au long du roman qu'elle était morte, et sincèrement je pense que ç'aurait été mieux - ou qu'il ne la retrouve pas et qu'elle rentre d'elle même - mais rien de cela, tout le tragique mis en place pendant les deux cent cinquante pages précédentes part en fumée, les personnages se sont payés plus de 1500 km pour retrouver une espèce de gamine capricieuse qui se la raconte "philosophie et réflexion sur nos vies" dans une vieille grange. Elle se rabiboche avec sa meilleure amie et tout va bien, ils discutent longuement avec Quentin pour comprendre le pourquoi du comment et donc NOUS faire comprendre le pourquoi du comment mais finalement en lisant les réponses qu'apporte Margo à tout ce périple, la seule réaction qui me vient c'est "tout ça pour ça ?" et une franche envie de lui coller une baffe en lui disant d'aller faire ses devoirs. Mais le roman ne s'arrête pas là, une bonne dizaine de pages nous attend encore, avec des pseudo-réflexions sur la vie, les voyages, pourquoi, comment, la mort... C'est ainsi que Margo et Quentin dialogueront jusqu'à la fin du roman, ils s'embrassent évidemment et se disent qu'ils vont continuer leur chemin chacun de leur côté mais qu'ils s'écriront, quand même, des cartes postales, ouf.
En somme, j'ai voulu passer à côté de Nos Etoiles Contraires par choix en essayant de voir autre chose de cet auteur et je ne dois pas être tombée sur le roman le plus abouti qui soit, en toute subjectivité bien entendu. J'ai tout de même l'envie de voir le film ne serait-ce que pour comparer, en me disant que ça ne peut certainement pas être plus lourd que le roman. Mais encore une fois, tout ce qui me vient à l'esprit après avoir refermé le livre c'est "Tout ça pour ça ?" avec une belle déception, parce que je pense que l'auteur avait entre ses mains une intrigue palpitante à mettre en place et j'ai le sentiment d'un enchaînement d'énigmes bancales et d'une fin bâclée.