Payer son loyer, essayer de mettre des sous de côté, regarder la fin de mois avec angoisse se demandant comment on va s'en sortir. Ce sont des exemples de galères que tout le monde peut avoir. Le personnage principal du livre à des galères d'un niveau légendaire. Sa vie est un long calvaire qui ne prend jamais fin, une bonne nouvelle en cache nécessairement une mauvaise, ses petites joies ne sont que des délires dus au manque de nourriture. On parle ici de la définition de la victime. Sa vie est un tel enfer qu'il doit perpétuellement inventer des histoires aux gens qu'il rencontre pour se donner une contenance et ne pas passer pour un moins que rien. Quand il a la chance de recevoir un peu d'argent, il le dépense bêtement ou essaye de le donner à la première personne qui daigne lui montrer de l'intérêt, même dérisoire. Il s'excuse pour tout, tout le temps. Au fil des pages, tu sens clairement une gêne à assister à un spectacle si pitoyable, mais tu restes, tu te dis qu'il va y avoir un bonheur inattendu, t'attends, mentalement cela t'affecte. Et puis, finalement, t'abandonnes et tu te laisses entraîner par son malheur absolu comme un plaisir malsain devant un Confessions Intimes glauque.
FAIM