Quand on a lu un ou plusieurs romans de David Foenkinos, on sait que chaque proposition est dûment pesée, analysée pour en retirer une substance particulière.Avec la Famille Martin, l’écrivain a l’intention dans un premier temps de renouveler son rapport à la création et à l’écriture en se donnant un défi. Celui de raconter,sous l’apparence d’un roman, la vie d’une personne bien réelle croisée dans la rue (Madeleine Tricot).Bien sûr, ce début déjà alambiqué, n’est qu’une longue étape vers tout ce qui va en découler.David Foenkinos, en se mettant dans la peau de l’écrivain plus inspiré et en exposant au lecteur quelques trucs de création littéraire, réussit à nous divertir. La première impression, de se retrouver dans un interstice entre fiction et réel, où tout peut arriver,fait le piment de la Famille Martin.Ensuite, les différents allers-retours entre ces « individus-personnages » permettent aussi de révéler quelque peu l’écrivain, obligé de s’impliquer malgré lui. C’est là que Foenkinos, avec sa verve et son sens du timing, réussit à nous montrer que réel et fiction interagissent constamment.En se mettant aussi en scène, l’écrivain a aussi, pour la première fois, l’intention de s’étudier autant que ses personnages.On n’aurait jamais crû cela de lui et il se prête très généreusement à cet exercice délicat en littérature.Encore une fois, la justification d’écriture selon Foenkinos, parvient à faire mouche et il ne faut pas croire à la lecture de la famille Martin que le procédé de mise en scène est aussi simple qu’il puisse paraître...