Dès les premières lignes, le ton est annoncé, Inge est une râleuse. Jamais contente, même si peu lui accorder que se retrouver dans une chambre d’hôpital avec pour voisine une ronfleuse, après s’être cassé le col du fémur, ne rend pas froidement philosophe. Cependant, on sent bien dans son monologue intérieur que le raisonnement est axé sur la recherche de responsables à cet accident, et en tête de ligne, son crétin de fils. Celui-ci tente bien de déroger au déplacement en ayant recours à son excuse éculée, dont personne n’est dupe, d’un rendez-vous urgent à Bruxelles. Mais il devra malgré tout se coltiner les foudres de sa mère. Et même quitter Berlin pour venir dans sa maison d’enfance, dans un village isolé de tout. Accompagné de surcroît par son ado de fille, dont la mère avait d’autre projet avec son nouveau compagnon.
Les retrouvailles forcées ne seront pas de tout repos. L’ambiance désastreuse tournera aux règlements de compte des années après les nombreux malentendus de la période où la famille vivait sous le même toit. On découvre peu à peu ce qui a construit de guingois cette famille.
Même si les situations caricaturales prennent parfois un air de comédie, on a tout de même affaire à des personnages assez égoïstes, centrés sur leurs propres problèmes avant tout. La seule qui s’en tire plutôt bien est justement l’adolescente, qui tire des leçons de ce qu’elle observe. C’est aussi le personnage le plus drôle, et celle qui fait passer des messages écologiques tout au long du récit .
Comédie grinçante, sur des sujets bien actuels, le vieillissement, l’écologie, les relations familiales fondées sur des rancoeurs mal digérées…