La faussaire de Buenos Aires, deuxième livre de Maria Gainza, peut se résumer en quelques lignes : une critique d'art, anciennement membre d'un cabinet d'expertise, enquête sur une peintre, mais surtout faussaire mythique, surnommée La Negra. Mais cette synthèse ne rend qu'imparfaitement compte de la teneur de ce roman étrange, qui procède par plusieurs mises en abyme. Il y a la narratrice, d'abord, et son itinéraire de vie tortueux, dont la cicérone lui a expliqué les tenants et les aboutissants de l'art du faux : il y a ensuite La Negra, insaisissable et mystérieuse, au point de devenir une légende urbaine ; il y a enfin Mariette Lydis, une peintre austro-argentine, laquelle a réellement existé, et qui fut assez connue dans le Paris des années 30. Cependant, le livre ne se contente pas de ces trois personnages et évoque aussi bien les milieux bohèmes de Buenos Aires des années 60 qu'une vente aux enchères ou un procès en contrefaçon de tableaux qui n'ont qu'un rapport lointain avec les recherches de la narratrice. Maria Gainza ne cesse de digresser, émaillant son texte de références et de citations, de manière très érudite mais qui, hélas, nous éloignent d'une intrigue en définitive peu passionnante car sinueuse, ce qui est dommage eu égard à son sujet a priori alléchant.

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le 13 juil. 2022

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