Alors oui, Zola fait revivre le mythe fondateur, oui certaines images sont fort belles, mais la description peut-elle remplacer la narration ?
Zola part d'un thème simple : un abbé, qui vit avec sa soeur un peu simple, tombe amoureux d'une jeune femme, Albine. Malade, il est recueilli par cette dernière et commence alors une succession d'émois, de balades champêtres... Le thème, dont on aurait pu penser qu'il offrait un vivier suffisant pour faire une critique de l'église, n'est que partiellement traité par l'auteur qui a préféré se concentrer sur la relation Mouret-Albine et recréer des Adam et Eve modernes. Las, l'auteur se perd alors dans des descriptions qui prennent un bon tiers du livre (celui du milieu), ce qui est assez symptomatique finalement de la façon d'écrire de Zola dans certains des ces ouvrages (la curée par exemple).
Le problème n'est pas en soi la description, qui bien placée dans un ensemble narratif cohérent apporte une plus-value indéniable à l'oeuvre. Or ces descriptions m'ont paru être un palliatif du manque d'idées de l'auteur quant au fond de l'ouvrage. Ce n'est qu'un avis personnel bien sûr. Si j'ai donc trouvé en soi les descriptions assez incroyables, elles ne s'intègrent pas suffisamment bien à l'ouvrage et sont trop concentrées au même endroit. Un mauvais dosage donc, qui provoque assez rapidement l'ennui.