La femme comestible (1969) est le 1er roman de Margaret Atwood, auteure à qui l'on doit également La servante écarlate. Nous sommes dans les années 60 et suivons Marian, une jeune femme autonome, bien sous tous rapports, raisonnable et censée et qui après l'annonce de ses fiançailles va se mettre à agir étrangement. Elle ne semble pas vraiment s'apercevoir au départ de ces changements d'attitude et ce n'est que très progressivement qu'elle finira par se rendre compte que ce mariage la perturbe énormément. Elle est à ce point déstabilisée qu'elle développe des troubles alimentaires et ne parvient plus à s’alimenter normalement. Toute forme de nourriture va bientôt l’écœurer au point qu'elle n'arrivera plus à avaler quoique ce soit. Mais que se passe t-il? Marian en vient à se demander si elle est normale.
Elle finira par se rendre compte que le schéma de vie conventionnelle qui l'attend (mariage=> arrêt du travail => grossesses) n'est pas ce qu'elle désire. Elle ne souhaite se plier ni aux attentes de la société, ni à celles de son fiancé et va devoir trouver sa propre voie et s'affirmer afin d'éviter de se faire manger par les autres et reprendre le contrôle de sa vie.
C'est rapidement résumé mais l'idée principale est bien là.
L'écriture est fluide et le récit est habilement construit. Le tout est saupoudré d'un humour grinçant et d'une juste dose d'ironie et d’absurde. J'ai cependant trouvé l'ensemble trop long et le rythme trop lent. Les "pétages de plomb" de Marian sont assez jubilatoires car complétement insensés mais j'ai un peu peiné pour finir la lecture. Je suis partagée.
L'erreur serait d'oublier de remettre le livre dans son contexte et son époque. Cette idée de cannibalisme moral métaphorique est parfaitement illustrée et l'auteur dénonce subtilement au passage la société consumériste déjà bien installée. A mettre dans la PAL mais pas forcément en haut de la liste.
http://allmadehere.fr/2018/01/lectures-de-janvier/