Etre une femme de classe moyenne au Canada dans les années 60

Il s'agit du troisième titre de Margaret Atwood que je lis. Si le talent de la romancière n'est plus à prouver, je dois avouer que j'ai un avis mitigé pour La Femme comestible, son premier roman.

Comme la grande majorité de ses oeuvres, cette histoire aborde de manière critique la condition des femmes occidentales au sein d'un système patriarcal et capitaliste. Je n'ai rien à dire sur ce point : la manière dont l'autrice aborde cette critique est très réussie selon moi. Tout au long de l'histoire, on suit l'évolution cette femme, Marian, dont l'identité, la personnalité et l'authenticité, disparaît peu à peu, absorbées par l'environnement dans lequel le personnage évolue. Atwood met en lumière un parcours individuel mais qui est loin d'être unique à Marian : une femme qui, au début du roman, est relativement indépendante mais perd le contrôle sur sa propre vie dès lors qu'elle se fiance avec un homme, Peter. Dès lors, elle n'est plus Marian, elle devient la fiancée de... (ici, de Peter). Je trouve que le titre du roman est particulièrement révélateur de cette transition. De plus, l'autrice fait preuve d'une grande finesse et d'une subtilité équivoque.

Cependant, du point de vue de la forme, j'ai moins accroché avec ce titre qu'avec mes précédentes lectures. Le roman est selon moi trop long et parfois, je me suis un peu ennuyée, ce que je déplore vraiment parce que j'adore Margaret Atwood ! Selon moi, certaines descriptions auraient méritées d'être raccourcies, voire carrément supprimées. Cet élément alourdissait ma lecture à titre personnel.

Le récit est structuré autour de 3 parties, dont j'ai compris l'intérêt bien sur, mais qui selon moi auraient pu être écourtées. En revanche, je souligne les variations notables de la narration qui accompagnent et illustrent la critique féministe audacieusement !

Une lecture donc intéressante, mais qui n'aura pas su me happer complètement. Le talent de Margaret Atwood reste malgré tout remarquable ; son écriture expose avec justesse une critique féministe des femmes semblables à Marian.

costalili
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le 31 mars 2024

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