Court ouvrage de Mènis Koumandaréas, paru en 1978 en Grèce, ce roman raconte la rencontre de Mimis et Koùla dans les années 1970. Il est traduit par Michel Volkovitch, pour Quidam éditeur en 2010.


« La femme du métro » traite brillamment des amours déçues entre un jeune homme et une femme mariée, la fougue de la jeunesse, l’amertume du temps qui passe dans un quotidien subit et une vie choisie par défaut.


On ne peut qu’aimer madame Koulas et ses doutes, ses sages conseils, sa passion qu’elle tempère, trop sûre qu’elle est d’en souffrir à la fin. Ce regard neuf sur elle-même après un choix qui n’en est pas un et puis aussi, le poids du quand dira-t-on, qu’il faudra bien supporter tout de même, durant le court instant qu’on s’accorde pour s’extraire de ses propre chaînes avant de s’y amarrer de nouveau de son propre gré, par sécurité.


Un amour impossible dont la tension est bien palpable et une époque restituée en si peu de pages, où chacun des deux protagonistes se brûle au milieu d’une foule d’inconnus à la recherche d’un absolu qui n’existe définitivement pas. Mais ce n’est pas là le seul sujet.


« Il lui semblait que plus quelqu’un était petit et faible, plus sa position exigeait du respect et de l’attention. »


C’est ainsi que Madame Koulas parle des employés moins qualifiés qu’elle, elle qui a aussi connu des postes peu valorisants avant d’atteindre un poste respectable aux yeux des autres. La place de ceux qu’on ne félicitent pas, ceux à qui on n’accordent pas les honneurs, ceux qui rentrent le soir dans des baraques pas chauffées. Car ce roman ne parle pas que d’amour, mais aussi de la considération pour les autres, ceux que l’on croise chaque jour, famille, collègues, inconnus des métros et tavernes et puis, la peur que la guerre ne revienne, du confinement, de la perte, qui se trouve commune à tous ceux qui se croisent entre les lignes de ce roman.


Bref, si vous ne savez pas quoi lire, « la femme du métro » est un court et bel ouvrage.


Koumandaréas est aussi l’auteur de « je me souviens de Maria » qui raconte avec humour la rencontre d’un jeune garçon d’hôtel avec la grande Maria Callas, disponible en version bilingue, pour ceux qui voudraient s’essayer au grec moderne.

Oktolibris
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le 25 févr. 2019

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