L'amère douceur d'aimer...
Ce beau texte de l'auteur grec Ménis Koumandareas est une bien plaisante surprise. Cette longue nouvelle nous décrit la rencontre d'une femme mariée de 40 ans avec un jeune homme de 20 ans. Tous les jours, ils se rencontrent dans le métro, jusqu'à se parler, jusqu'à se connaître, jusqu'à vivre une histoire.
Le texte est très direct, les dialogues incrustés dans la narration dans une forme fluide et naturelle, et l'ensemble se lit d'une traite avec une grande facilité.
Le récit est à la fois touchant et navrant. Touchant par la subtile justesse de ton pour décrire leur amour naissant, et navrant par l'étrange amertume qui traverse toute cette rencontre, à cause de la fascination qu'exerce la jeunesse du jeune homme (là aussi la justesse de la description est bluffante)et qui s'oppose à de constants rappels un peu trop désabusés sur la "vieillesse" de l'héroïne. Au vu de sa longueur (60 pages), le texte n' a pas le temps d'en souffrir, mais c'est un aspect incontournable de cette fable.
L'opposition jeunesse/ âge mur fournit une grande partie des réflexions de l'héroïne, mais est surtout un moteur tonique de leur amour.
Le métro, les bus, les taxis assurent les liens entre les protagonistes, facilitant les rencontres , faisant obstacle et précipitant dans une scène cathartique la conclusion de cette relation douce-amère.
Livre pudique et passionné à la fois, sans éclair de génie, mais d'une belle justesse qui mérite une place sur vos étagères. :-)