La Femme du tigre
7.4
La Femme du tigre

livre de Téa Obreht (2010)

Dès son premier roman, La femme du tigre, Téa Obreht, 25 ans seulement, est comparée aux plus grands par la critique américaine, Garcia Marquez, en particulier. Un peu excessif, comme toute
louange, mais pas totalement dénué de fondement. Téa Obreht, née à Belgrade vit aux Etats-Unis depuis l'âge de 12 ans et, bien que son livre se déroule intégralement en ex-Yougoslavie, sa construction et son style "sonnent" très américains. Quelques ateliers d'écriture ont dû passer par là. Ceci posé, La femme du tigre est un ouvrage hautement recommandable dans cette jungle qu'est la rentrée littéraire 2011. Parce qu'elle est une conteuse née, Téa Obreht, il ne faut pas plus de 10 pages pour s'en apercevoir, et qu'elle est extrêmement douée pour mélanger réalisme et magie, dans ce livre nourri de légendes et de mythes des Balkans. En parallèle, la romancière fait exister plusieurs histoires, dont certaines remontent à l'empire ottoman et se prolongent jusqu'à l'après guerre en Serbie. Le coeur du livre évoque le thème de la transmission entre un vieil homme qui vient de mourir, et sa petite-fille, médecin comme lui, et qui a grandi en écoutant ses histoires incroyables. Deux d'entre elles se développent au fil du livre, revenant à tour de rôle, comme un feuilleton haletant. Celle de La femme du tigre, qui donne son titre au roman, qui se passe au cours de la deuxième guerre mondiale ; celle de l'homme-qui-ne-mourra pas, aux contours franchement fantastiques. Ces deux fables, obsédantes, gorgées de fantaisie et de bizarre noirceur, rendent le roman passionnant. Dans l'histoire de son pays de naissance, déchiré par un siècle de guerres, la dernière fratricide, Téa Obreht trouve un terreau fertile pour narrer des contes où l'irrationnel et les superstitions se taillent la part du lion. Euh, du tigre ... Un livre brillant, rusé et félin, un peu en-deçà de ses ambitions, tout de même, mais qui ne lâche pas sa proie de lecteur avant la fin. Décevante, d'ailleurs, mais on lui pardonne aisément.

Cinephile-doux
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Romancières, je vous aime

Créée

le 16 janv. 2017

Critique lue 175 fois

Cinephile-doux

Écrit par

Critique lue 175 fois

D'autres avis sur La Femme du tigre

La Femme du tigre
Cinephile-doux
7

Dans la jungle des Balkans

Dès son premier roman, La femme du tigre, Téa Obreht, 25 ans seulement, est comparée aux plus grands par la critique américaine, Garcia Marquez, en particulier. Un peu excessif, comme toute louange,...

le 16 janv. 2017

La Femme du tigre
Lubrice
5

Critique de La Femme du tigre par Brice B

Dans un pays jamais nommé des Balkans, les peuples se séparent au gré des nouvelles frontières que dessinent les guerres civiles qui se succèdent. Natalia, une jeune étudiante en médecine, part avec...

le 8 avr. 2013

La Femme du tigre
Ninaintherain
8

Critique de La Femme du tigre par Nina in the rain

Je lis rarement des romans des éditions Calmann-Lévy. Ne me demandez pas pourquoi, il se trouve juste que c'est comme ça, ils m'attirent peu. J'ai probablement tort mais vous savez comme c'est, je...

le 28 mars 2012

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 28 mai 2022

79 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

79 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

73 j'aime

14