Retour de lecture sur "La femme en vert" roman policier d'Arnaldur Indridason publié en 2001 dans sa version originale islandaise. N'étant pas un lecteur particulièrement assidu de ce genre littéraire, ce roman n'est que ma deuxième incursion dans le monde des auteurs nordiques de polars. Une deuxième expérience qui est déjà très nettement meilleure que ma première, avec le norvégien Jo Nesbo. L'histoire commence par la découverte d'un squelette qui a probablement de 50 à 70 ans, dans les fondations d'une maison en construction. L'enquête pour identifier le mort et comprendre ce qui s'est passé, est confiée au commissaire Erlendur, personnage récurrent de cet auteur. Cette enquête nous emmène dans les environs de Reykjavik, et on alterne dans la narration, tout au long du roman, entre les années de guerre, les années 40, et l'époque actuelle. Ce polar est globalement très cohérent, il n'y a rien à dire au niveau de la qualité de l'intrigue. Indridason nous raconte là une histoire prenante, les indices et les fausses pistes sont donnés au compte gouttes, avec un rythme relativement lent, mais de manière régulière, ce qui permet d'entretenir un suspens relativement efficace. Au-delà de l'aspect policier, l'histoire a également une dimension sociétale puisqu'elle nous parle de violences conjugales, de maltraitances, de secrets de famille, ce qui donne à ce polar une gravité et originalité particulière. Il a surtout le mérite de nous proposer autre chose que les sempiternels tueurs en série. On retrouve certes le cliché du flic bougon, qui a raté sa vie personnelle, mais l'auteur évite la caricature grossière. Le personnage reste agréable à suivre avec une personnalité subtile et un passé qui se dessine, pour probablement être complété par la suite dans d'autres romans. On trouve une véritable plus-value liée à l'origine de son auteur, cette lecture ayant une très sympathique coloration islandaise. Il est ainsi très dépaysant et agréable de s'imprégner du climat particulier de ce pays à travers l'ambiance générale du roman, de la description des lieux, mais aussi par le rythme et les personnages très "nordiques". C'est donc pour conclure un très bon polar, efficace, une ballade très sombre mais entraînante dans cette Islande à l'atmosphère glaciale, cela à deux époques différentes. Une chouette découverte.

Daniel_Sandner
8
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le 20 juil. 2024

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Daniel SANDNER

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