Je pense que ce qui me touche le plus dans l'écriture d'Ernaux, c'est ce style, à la fois précis et sans fioritures. J'éprouve une admiration très forte pour son travail d'autrice.
J'ai été en très grande empathie avec son personnage (elle même, puisqu'il s'agit d'une autofiction) et j'ai espéré jusqu'au bout qu'elle trouve une porte de sortie au piège qui se refermait sur elle. Il me semble que cette lecture est indispensable pour des hommes (ou hommes en contruction), car il permet de voir comment les femmes, mères de foyer notamment, ont été réduites au silence par l'épuisement. Je suis souvent surpris de voir à quel point Ernaux est lue par les femmes de mon entourage, et si peu mentionnée par les hommes.
Il permet aussi de contruire de nouveaux idéaux de foyers. Et même si la littérature n'a pas de sens ou de but, c'est ce que j'ai eu besoin de me raconter. Que la génération d'Ernaux n'avait pas lutté en vain pour changer de place, que nos mères nous lèguent une force et un capacité d'adaptation inouie.