Dans sa région, Zoulikha Oudai fut un maillon important du Front de Libération Nationale, qui a lutté pour obtenir le droit à l'indépendance de l'Algérie. Comme de nombreuses autres personnes dans cette guerre, son engagement et son combat lui ont valu, de la part de militaires français de l'époque : poursuites, puis torture, assassinat et disparition du corps (1957).
Ce roman retrace certaines actions qu'elle a menées, en les faisant évoquer, interroger, remémorer, par différents narrateurs qui l'auraient connue. Ces narrateurs se questionnent aussi sur sa fin, puisque son corps n'avait pas été retrouvé.
Même s'il retrace certaines actions réelles, le récit n'est pas une enquête ni une biographie : les filles de l'héroïne dans ce roman sont fictives (prénoms différents, vécu différent de celui des réels enfants de Zoulikha Oudai), ainsi que pour d'autres personnages, et pour certains faits faussement biographiques.
Pour moi, ça a été une lecture intéressante, mais pas passionnante.
J'ai appris sur l'Algérie, sur cette guerre (1954-1962), dont je connaissais peu les conditions. La force de Zoulikha, transmise lors de ses monologues, constitue les moments forts de ce roman polyphonique.
J'ai moins adhéré aux autres voix qui prennent la parole ; comme celles de ses filles fictives ; ou encore celle de la narratrice principale, une visiteuse qui souhaite apprendre avec elles l'histoire de leur mère.
Ces moments répétitifs où tous évoquent la personne aimée, cherchent à faire remonter les souvenirs (les unes questionnent, les autres répondent), comme une sorte d'enquête lente, ne constituent pas la force de ce récit, selon moi.
Une page de l'Histoire et une personne importantes, présentées dans une mise en forme particulière, à laquelle je n'ai pas accroché.