Les oeuvres de George Orwell étant passées dans le domaine public cette année, nous avons le droit à un flot de nouvelles traductions de 1984 et de la ferme des animaux. J'ai donc relu la ferme..., cette fois-ci dans la traduction de philippe mortimer.
Sur le fond du texte, aucun doute : cette fable est toujours aussi pertinente et actuelle que lors de sa parution originale dans les années 40. Peu de gens ont su décrire aussi précisément et honnêtement la trahison de la révolution et la mise en place d'un pouvoir totalitaire, l'utilisation de la propagande et du mensonge de masse, la réécriture de l'histoire. Il me parait toujours quasiment incroyable qu'un écrivain ait pu cerner aussi précisément tout cela, à contre-courant de la pensée dominante de l'époque qui empéchait toute critique du nouvel allié soviétique à la sortie de la guerre.
Sur cette nouvelle traduction, je ne comparerais pas avec la traduction originale que j'ai lu il y a bien trop longtemps, mais elle m'a parue belle, coulant toute seule, sans fioriture inutile. Seul hic, je regrette le choix de ne pas avoir traduit le nom des animaux, j'étais habitué à boule-de-neige et à malabar...
Ajoutons que ce livre possède une introduction de Philippe Mortimer et en annexe deux textes de George Orwell permettant de resituer le contexte et de mieux comprendre la pensée de l'écrivain, et vous comprendrez que la lecture de cette nouvelle édition est très recommandée.