Ancrer l'anti-communisme dans la culture populaire, une œuvre de salut public

Les contes sont les véhicules immémoriaux des leçons les plus importantes à destination des jeunes âmes. À l'époque des mariages arrangés, La Belle et la Bête apprend aux femmes à savoir trouver la tendresse chez ce mari qui les enlève à leur père et qu'elles trouvent d'abord monstrueux. Blanche Neige met en garde les jeunes filles contre la jalousie maladive que suscite leur beauté. Pour les garçons, Les Trois petits cochons forment à la prudence et au travail manuel, tandis que Le Chat botté vante la ruse et le culot.

Il n'était que trop temps de doter la culture populaire d'un vaccin tout aussi prévenant contre le totalitarisme le plus meurtrier de l'histoire. Grâce à La Ferme des animaux, nos chères têtes blondes sauront reconnaître aussitôt les germes de la catastrophe dans les discours emportés et les slogans galvanisants sur la mise en commun des richesses et la haine des possédants. George Orwell a rendu un immense service à la société en recourant aux mêmes procédés formels, accessibles aux plus petits, que les contes de notre culture populaire. Il a d'autant plus de mérite de l'avoir fait tandis que l'horreur communiste imposait encore son joug à des centaines de millions de malheureux.