Anesthésie Spatiale
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Parfois, un premier roman fonctionne encore mieux de manière rétrospective. Autrement, on l'effeuille telle une aventure sans lendemain ou en tant que galop d'essai avant le morceau de bravoure. Une attitude négligente, l'entrée en matière est souvent un bel annonciateur de ce qui essaimer dans une carrière. C'est le cas pour Charles Williams avec son tout premier ouvrage, La Fille aux collines. Narration à la première personne, sud profond, suspense, fatalisme et au centre de tout une femme.
Inutile de trop en dire, les quelques lignes du résumé en quatrième de couverture suffisent. Chez Williams, l'originalité ne passe pas par une intrigue particulièrement novatrice mais dans le style.
La Fille des collines est une œuvre sentimentale, piquante, rehaussée par une tension dramatique parcourant les 26 chapitres. Si l'empathie est un prérequis afin de forcer l'attention, alors l'écrivain est un esthète en la matière. On se projette d'autant plus facilement en Bob Crane que son comportement coule de source avec les pensées dont nous sommes les seuls témoins. Il est d'ailleurs à l'origine de certains soubresauts étonnants, dont l'objectif n'est pas de chambouler l'histoire mais bien de consolider les personnages. La grande beauté réside dans l'incertitude quant à l'issue, centre d'une confrontation entre déterminisme et affranchissement. Toute la construction psychologique vient décupler l'impact de son final sous haute pression, que Williams a le bon goût d'arrêter sur une note aussi touchante qu'impitoyable.
En dépit de son caractère définitif, ce premier roman hantera nombre des suivants écrits par Williams. L'auteur n'en rejouera pas les mêmes tenants et aboutissants mais en conservera la finesse et les points d'appuis. Une raison parmi d'autres de ne pas surtout pas passer à côté de ce superbe tour de chauffe.
Créée
le 1 août 2022
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