Je crois que ça faisait longtemps que je n'ai pas lu de romans contemporain et ça fait aussi longtemps que je n'ai pas autant ri devant le style d'un bouquin... Entre les phrases ampoulés, le mélange des niveaux de langues, tout ça semble tellement artificiel, à aucun moment j'ai cru à cette histoire.
Le pire c'est qu'on comprend au fur et mesure du livre que c'est une sorte d'affaire Darmanin romancée, une jeune fille qui veut un logement et le Maire, qui devient ensuite Ministre en profite pour tremper le biscuit.
Mais en fait c'est véritablement le seul intérêt du roman, c'est beaucoup trop court pour réussir à susciter la moindre émotion, la moindre empathie ou la moindre ambiguïté dans le personnage féminin (il essaye un peu en faisant que ça soit elle qui le rappelle...) et donc j'ai vu une description fade de faits... Description dont les seules audaces stylistiques étaient absolument navrantes.
Disons qu'il y avait des pistes à explorer, notamment la réception du public lorsque l'affaire éclate. L'héroïne ayant posée nue à 16 ans, il y a forcément un regard un peu réac de la part des gens, qui voient chez elle forcément une sorte d'allumeuse qui cherche à ternir la réputation d'un grand homme... Mais le livre n'en fait rien. Il préfère s'occuper de la réaction du père de la fille qui n'est pas content... Banalité absolue.
Le roman n'arrive, et à aucun moment, à toucher l'universel... C'est beaucoup trop court pour parvenir à développer quoique ce soit, tout se passe trop vite et finalement l'essentiel : l'état d'esprit de la fille, est quasiment éludé. Il balance ses formules pour faire bien et il passe à autre chose...
Néanmoins si au départ j'ai trouvé ça incroyablement mauvais, plus on se rapproche de l'affaire Darmanin, plus j'ai trouvé ça digne d'intérêt, sans doute par écho à la réalité, mais est-ce-que dans dix ou vingt ans quelqu'un en aura toujours quelque chose à foutre de Darmanin ? Rien n'est moins sûr... et le seul intérêt du roman partira en fumée.
Je me demande s'il n'est pas dans la sélection du Goncourt juste pour ça, juste pour le côté politique... et pas pour le côté littéraire.