Millenium, 5e remplit le job : c'est un thriller dont les pages se laissent tourner sans problème, et avec des chapitres courts et incisifs qui incitent à poursuivre la lecture. Lisbeth Salander encaisse les situations et les complots de méchants bien méchants sans broncher, en réglant tranquillement les choses à coup de lignes de codes ou de poings. Blomkvist poursuit sagement son enquête dans les rues de Stokholm sur des histoires de jumeaux séparés tandis que des flashbacks viennent mettre les poings sur les i.
La galerie de personnage de ce tome comprend des artistes surdoués réprimés, des musulmans bien gentils qui veulent s'intégrer face à des salafistes bien intégristes, des suédois qui font leurs jobs face à de vilaines élites mafieuses surpuissantes, et des vieux psychologues sournois qui tourmentent d'autres vieux psychologues qui veulent bien faire.
Bref, tous les ingrédients de Millenium sont là, en un cocktail si artificiel que rien n'est vraiment surprenant. David Lagercrant qui a repris le filon de Stieg Larsson ne prend aucun risque vis à vis de son héroïne ou de ses personnages, au point de faire disparaître toute la tension, la cruauté et le sentiment d'injustice que l'on pouvait éprouver dans les trois premiers tomes, ainsi que le mystère qui entourait le personnage charismatique de Lisbeth.
En somme, La fille qui rendait coup pour coup est encore moins surprenant que ce qui ne nous tue pas, mais son histoire de jumeaux, occupe tranquillement le lecteur en attendant le tome suivant pour une nouvelle confrontation improbable avec la jumelle maléfique de Salander.
Tout comme Lisbeth, on aurait envie de hausser les épaules en passant à autre chose, mais on continue à tourner les pages.