La fin des hommes est un roman qui nous parle intimement d’un phénomène dont on aurait préféré se passer : en 2025, une maladie extrêmement contagieuse se propage dans le monde entier, et ne touche que … les hommes.
Quel tour de force ! Je suis épatée par la prescience avec laquelle l’autrice a imaginé toutes les conséquences d’une pandémie en 2025. Il faut lire l’avant-propos pour découvrir que l’autrice a commencé l’écriture de ce roman en septembre 2018 et en a fini le premier jet en juin 2019. Elle y a apporté des corrections jusqu’en avril 2020.
Malgré tout, tous les sujets sont abordés tels que nous les avons connus : la lenteur des autorités à se saisir du problème, les gens qui essaient de fuir à l’étranger, contaminant ainsi des populations jusque là protégées, engendrant l’interdiction de voyager, la quarantaine, les cérémonies funéraires par webcam, l’espoir et la nécessité d’un vaccin. Bref, l’autrice est entrée dans les détails pour imaginer les effets d’une pandémie sur la population jusque dans le quotidien de chacun.
Elle propose une galerie de personnages féminins importante, ayant toutes des fonctions différentes : Amanda est le médecin urgentiste qui a découvert la maladie. Catherine est une anthropologue, mariée à Anthony, avec qui elle a un fils, Theodore. Il y a également Elizabeth, une jeune scientifique américaine envoyée en urgence au Royaume-Uni pour aider les équipes britanniques à développer un vaccin. Lisa, est une doctorante canadienne, convaincue qu’elle sera la première à le créer. Rosamie, une jeune gouvernante philippine doit s’occuper de deux enfants à Singapour. On trouve des articles du Washington Post rédigés par une certaine Maria Ferreira qui va consacrer sa carrière de journaliste au Fléau et son effet sur l’humanité. Il y a encore d’autres personnages, ma liste n’étant pas exhaustive.
Chacune à leur manière raconte leur vie, les nouvelles obligations qui leur incombent. Aucune femme n’était préparée à ce que les hommes disparaissent de la surface de la planète.
Je suis subjuguée par l’imagination de l’autrice. Egalement par sa capacité à imaginer les relations entre les femmes vivant des expériences différentes. Ou par sa mise en scène de quelques hommes face à ce Fléau.
Sa plume est simple et souvent factuelle, mais parfois on sent percer des sujets importants qui touchent l’autrice, parce que le ton est plus vindicatif, plus impliqué. En faisant le pari du roman choral, elle apporte une véritable dynamique, abordant des sujets intéressants sous différents vécus.
C'est un roman captivant et intelligent.
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