Cette maladie foudroyante touche le monde entier mais ne tue que les hommes. Alors que les représentants du sexe fort, vulnérables, deviennent une minorité en voie d'extinction, les femmes s'emparent des postes clés et cherchent une solution à ce qui pourrait signer la fin de l'humanité. Comme Robert Merle avant elle, l'auteure, qui en profite pour remettre en question les notions de famille, d'intimité, de rapports de force et de domination, s'interroge sur les fondements de la société patriarcale, sur sa disparité et sa pertinence, sans se heurter à l'écueil revanchard inhérent à cet exercice ni tomber dans le pamphlet féministe outrancier. Elle aborde ces concepts avec intelligence et, prenant toujours soin de rester à hauteur des individus, elle donne la parole aux citoyens et multiplie les points vue sans se disperser pour autant.
Ces derniers points me font me dire que l'avant-propos est une simple maladresse. En effet, le livre qu'il introduit est malin, son propos est pertinent et sa réflexion sociétale est fine. Mais c'est surtout la crédibilité de sa projection qui m'aura le plus impressionné. Tous les aspects de la pandémie sont pensés. Or, je crois que ce qui nous semble une évidence depuis les années Covid n'avait rien de si évident auparavant. Ainsi, les contraintes sanitaires, les gestes barrières, les certificats de vaccination, le confinement, les visioconférences, la paranoïa, le sentiment d'injustice, les porteurs sains, les complotistes, l'impuissance des politiques, le cynisme de l'industrie pharmaceutique, l'opportunisme des lobbies, tout y est. À tel point qu'il est parfois difficile de croire que ce livre ait pu être écrit avant 2020.
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