La Fontaine, né à Château-Thierry, si raffiné qu'il fut, tenait du dilettante et ne s'en dissimulait qu'à peine. Cocu et coureur, il profitait de la vie et de ses plaisirs. Il en advint qu'il dut quitter les rives de l'aristocratie, lassée de ses écarts. Aussi se commit-il à l'écriture de contes libertins qui faillirent lui coûter son entrée à l'Académie française. Ses fables l'en sauvèrent, tant elles furent célèbres et appréciées dès son époque, et l'inspiration de Sophocle et plus directement d'Esope, lui offrit un parrainage de qualité.
Proche de Fouquet, il ne put garder longtemps l'estime royale. Aussi Colbert tenta de manigancer contre lui. A la mort de ce dernier, La Fontaine se présenta à l'Assemblée pour prendre son siège. Ami de Boileau, ils s'opposèrent à ce scrutin, qui s'avéra favorable à La Fontaine, mais Louis XIV rechigna à valider son élection, comme c'était la règle. Une autre mort sous la Coupole facilita la tâche. Louis XIV fit savoir qu'il souhaitait que Boileau fût élu, pour qu'il pût accepter la désignation de La Fontaine.
Cette biographie est présentée comme une suite d'anecdotes, classées par ordre chronologique, qui retracent, comme par épisodes, cette vie faite de plaisir, presque au gré des envies. Elle est suivie d'une sélection des fables.
Joyeuse, partielle et presque primesautière pour mieux décrire l'intéressé, elle s'avère instructive sur son caractère, ses faiblesses et ses charmes.