La forêt de Ryhope n'est pas une forêt comme les autres, vous l'aviez compris. Elle est peuplée d'êtres magiques, incarnations de créatures mythiques ou légendaires, qui ne partagent ni la réalité des mortels, ni leur courbe du temps. Pénétrer dans la forêt signifie donc évoluer dans un espace différent et faire l'expérience d'une temporalité alternative. Or, la grande force du livre et, en ce qui me concerne, sa limite, tient dans sa capacité à communiquer cet aspect relatif du temps qui passe et déconcertant d'un environnement expurgé de ses points de repères. Ainsi, j'ai suivi Stephen de près à Oak Lodge, alors que l'auteur pose le décor et l'ambiance, installe l'intrigue, présente les personnages et fait la démonstration d'un style irréprochable et hautement visuel, puis j'ai fini par le perdre, distancé dans la forêt de Ryhope, démuni et ne sachant plus à quoi me raccrocher. Le temps m'a alors semblé long et l'orée de la forêt bien loin. À tel point que je referme ce roman sans savoir si je lirai les quatre volumes qui suivent ce premier, par ailleurs incroyablement évocateur.
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